Cameroun: Que cachent les ambivalences observées au sein de la gauche ?

 

L’interrogation sur la finalité des formations politiques de l’opposition suscite la réflexion au sein de l’opinion en raison des actions de leurs dirigeants opposés entre eux. Analyse d’une situation controversée.

Opposition modérée et opposition radicale. Le qualificatif de l’un ou de l’autre varie selon qu’on est militant ou sympathisant d’une quelconque version de l’ensemble du contrepouvoir. Conviendrait-il qu’elles puissent être nommées les oppositions, tant elles manifestent une profonde division dans les idées et la démarche.
L’opposition contre l’opposition
A la quête de son implantation au niveau local à une échelle plus dense, l’opposition semble s’auto flageller. Les actions et les déclarations de ses dirigeants créent la polémique ou la confusion alors que les questions de gouvernance, de sécurité, de transition politique, préoccupent les masses. Les contre-arguments et les invectives s’entremêlent au jeu des acteurs-rivaux. Sur la question de la crise dans les régions anglophones, la classe politique adverse au régime de Yaoundé s’oppose quant à la gestion de la crise et de la forme de l’État. Célestin Djamen, dirigeant de l’Alliance Patriotique et Républicain (APAR ) se montre favorable à une offensive militaire à l’effet de combattre les mouvements sécessionnistes. Il soutient l’État unitaire décentralisé. Par contre, le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto exige la tenue d’un « dialogue national inclusif » pour un retour à la paix et à la sécurité dans les zones en crise. A propos de la transition au pouvoir, Cabral Libii, dirigeant du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PRCN), envisage la succession à la tête du pays par le vote démocratique. Cyprien Olinga du Front Démocratique Révolutionnaire(FDR), une formation politique d’obédience sankariste, plaide pour la révolution populaire. Ces ambivalences entretiennent les disparités et rendent difficiles la compréhension sur le rôle et les enjeux de l’opposition dans un contexte où la controverse sur la transition au sommet de l’État domine l’actualité nationale.

Par William Omer Tchuisseu

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