France : Le journaliste de la chaîne France 2 David Pujadas va être jugé

 

Si David Pujadas a été écarté de France Télévisions en 2017, cette époque où il présentait le JT de France 2 revient le hanter. Dans une ordonnance rendue le 3 juin, le journaliste a été mis en examen pour diffamation avec trois autres personnes suite à un reportage diffusé dans le 20 heures en 2016, comme le rapporte Le Parisien. Ironie du destin, celui qui a rebondi sur LCI se retrouve sur le banc des accusés aux côtés de son ex patronne Delphine Ernotte. Or c’est justement la présidente de France Télévisions qui l’a poussé dehors il y a trois ans.

L’affaire pour laquelle David Pujadas et Delphine Ernotte se retrouvent aujourd’hui devant la justice commence le 7 décembre 2016, avec la diffusion au JT de 20 heures d’un reportage en caméra cachée qui affirme que les femmes seraient “indésirables” dans un bar-PMU de Sevran, en Seine-Saint-Denis. Le sujet fait immédiatement polémique sur les réseaux sociaux. Ce refus présumé de la mixité devient pour certains le symbole de la main-mise des islamistes sur les banlieues françaises. Une image fortement préjudiciable pour ce commerce, démentie ensuite par d’autres reportages. Dans les mois qui suivent, plusieurs contre-enquêtes démontrent que le bar-PMU n’est absolument pas interdits aux femmes. Mais le mal est fait.

“Ça a changé ma vie, j’ai perdu beaucoup de choses”
Après la diffusion du reportage, Amar Salhi, patron du Jockey Club de Sevran, est obligé de fermer son établissement. “Ça a été affreux. Ça a changé ma vie, j’ai perdu beaucoup de choses. Ils m’ont assassiné” confie au Parisien l’homme de 62 ans. Décidé à laver son honneur, Amar Salhi a donc déposé plainte pour diffamation en raison de la race et de l’origine contre Delphine Ernotte et David Pujadas mais aussi contre Caroline Sinz, la journaliste à l’origine du sujet, et Nadia Remadna. Cette dernière est la militante féministe de la Brigade des mères qui a filmé en caméra cachée les clients de l’établissements.

Tous les quatre ont été renvoyés en procès pour diffamation devant le tribunal correctionnel de Paris, un procès qui n’a pour l’instant pas encore de date.

Par Karim Touré

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