Guinée : Domaine public: Des opposants chassés de leurs maisons
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En Guinée , la nouvelle équipe dirigeante mise en place par le colonel Doumbouya, est décidée à mettre la chose publique au dessus de toute considération. Et ce sont les opposants guinéens qui en font, les premiers, les frais.
Enjoints par les services du Patrimoine Bâti-public, de libérer leurs domiciles respectifs jusqu’au 28 février, les deux anciens premier ministre, aujourd’hui opposants guinéens, M. Dalein Diallo et M. Sidya Touré, ont été obligés de s’exécuter. Malgré leur opposition, ils ont dû quitter leurs maisons au profit des services du Patrimoine Bati.
Les opposants guinéens, obligés de s’exécuter
L’opération de récuperation des biens de l’Etat supposés bradés par les gouvernements précédents, lancée par le Conseil national du rassemblement pour le développement (CNRD), est tout sauf un effet d’annonce. En effet, deux opposants guinéens sont principalement visés par la procédure dirigée par les services du Patrimoine public bâti et qui vise des domaines dits publics.
Ces domaines sont occupés par deux anciens premiers ministres, Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré. L’injonction qui leur avait été faite de libérer leurs résidences arrivait à échéance ce 28 février. Mais ces deux ténors de la scène politique, leaders du l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) pour le premier, et de l’Union des forces républicaines (UFR), pour le second, se sont opposés à la démarche.
Ces opposants guinéens avaient attaqué la décision de les expulser de leurs maisons devant la justice, mais le juge des référés s’est déclaré incompétent pour connaitre de cette affaire. Malgré les arguments et preuves de propreité brandis par ces derniers, et parfois publiquement, ils ont dû quitter leurs maisons.
La marge de manoeuvre des expulsés
Des deux opposants guinéens, c’est M. Dalein Diallo qui a libéré sa maison le premier, bien avant la date butoire. Et ce à la suite de la décision du juge. M. Sydia Touré a, quant à lui, attendu jusqu’à ce lundi 28 février pour quitter sa maison. Un huissier de justice a ensuite récupéré les clefs en présence d’un important dispositif de forces de sécurité.
Sur sa page Facebook, M. Diallo a qualifié de «déni de justice au regard du droit positif guinéen en vigueur », la décision du juge des référés. Il a néanmoins indiqué respecter l’injonction de quitter sa résidence «en attendant l’issue de la procédure judiciaire au fond». Tout en appellant ses partisans au calme.
Ce appel a été partiellement écouté par des partisans qui se sont rassemblés devant sa résidence pour dénoncer cette procédure d’expulsion. Quant à de Sydia Touré, quelques proches de l’opposant étaient présents à son domicile ce matin. Un de ses proches collaborateur a dénoncé une injustice tout en indiquant leur volonté de ne pas «essayer de compromettre les choses ».
Par Frédéric Konaté