Monde : Sultanat d’Oman: Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition. Censure et mise en péril à l’hôtel Kempinski qui confisque encore les passeports de ses employés.

 

«Il est temps d’abolir définitivement l’exploitation humaine et de faire reconnaître en tous lieux l’égale et inconditionnelle dignité des individus. Souvenons-nous aujourd’hui des victimes et des combattants d’hier, pour que les générations futures viennent y puiser le courage nécessaire à la construction de sociétés justes.» lance dans un vibrant plaidoyer, Audrey Azoulay Directrice générale de l’UNESCO, en cette date symbolique.
La Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition est célébrée le 23 août par les Nations Unies. C’est l’occasion d’interpeller Carsten Wiegandt, directeur général de l’hôtel Kempinski de Mascate au Sultanat d’Oman où les passeports de ses employés sont retenus par la direction des ressources humaines de l’établissement piloté par Yousuf Amrani.

Malgré un signalement des atteintes aux droits humains adressé au PDG, Bernold Schroeder, l’enquête menée par Cristina Younan, directrice régionale du groupe Kempinski au Moyen-Orient, n’a donné aucun résultat. Et laisse planer le groupe hôtelier suisse allemand dans une situation très complaisante. La confiscation des passeports au Sultanat d’Oman est très généralisée pour les expatriés. Elle concerne également les corps enseignants dans les universités, des personnels de santé ou des professions de service où la main d’œuvre étrangère est requise malgré les politiques restrictives d’Omanisation des carrières et des emplois.
Officiellement, l’esclavage a été aboli au Sultanat d’Oman en 1970. Cinquante ans après, la situation reste très précaire et peu respectueuse des travailleurs expatriés.
Sur un plan historique, rappelons le sens que la journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition représente au niveau mondial. C’est dans la nuit du 22 au 23 août 1791 qu’a commencé à Saint Domingue, aujourd’hui République d’Haïti, l’insurrection qui devait jouer un rôle déterminant dans l’abolition de la traite négrière transatlantique.

C’est dans ce contexte que la Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition est commémorée le 23 août de chaque année. Les premières commémorations de la Journée ont eu lieu dans plusieurs pays, notamment le 23 août 1998 à Haïti et le 23 août 1999 à Gorée au Sénégal.

Cette Journée internationale vise à inscrire la tragédie de la Traite dans la mémoire de tous les peuples. Conformément aux objectifs du projet interculturel « Les Routes des personnes mises en esclavage », elle doit être l’occasion d’une réflexion commune sur les causes historiques, les modalités et les conséquences de cette tragédie, ainsi que d’une analyse des interactions qu’elle a générées entre l’Afrique, le Moyen-Orient, l’Europe, les Amériques et les Caraïbes.

La Rédaction

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