Taïwan: Erasmus for Young Entrepreneurs apporte un grand changement avec les communautés sinophones d’Outre-Mer
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L’espagnol Enrique Cilleruelo, le français Kevin Lognoné, la polonaise Joanna Łuźniak et l’italienne Eleonora Vasques font partie de la nouvelle cohorte du programme Erasmus for Young Entrepreneurs développé en coopération avec Taïwan.
Ce programme de l’Union européenne désormais ouvert sur l’Asie se veut bâtisseur de ponts, en offrant un environnement d’apprentissage interculturel. Objectif : échanger des connaissances et des idées entrepreneuriales.
Un tel pari trouve des rapprochements avec le sillage historique des relations insulaires de Taïwan avec plusieurs perles des Caraïbes : Sainte-Lucie, Saint-Christophe-et-Niévès, Haïti, et Saint-Vincent-et-les-Grenadines.
Fortement influencée par le développement d’une économie sucrière héritée de la période coloniale japonaise, l’île de Taiwan positionne aujourd’hui son futur dans la production de semi-conducteurs pour les énergies renouvelables. Après le choc pétrolier de 1973 le ministre de l’économie de Taïwan, Sun Yun-suan, a décidé de développer cette industrie avec l’aide de la diaspora taïwanaise travaillant aux Etats-Unis, pour donner naissance à la plus importante fonderie de semi-conducteurs.
Si des passerelles scientifiques et techniques se sont développées avec les Christophiens et les Luciens dans le champ éducatif et de la santé, le programme Erasmus for Young Entrepreneurs met les jeunesses de la Caraïbe, de l’Océan indien et du Pacifique au défi de penser et d’agir également comme des bâtisseurs de ponts.
Les Caraïbes, l’espace Indianocéanique et l’Indopacifique peuvent devenir les meneurs de nouvelles aventures audacieuses de coopération comme par exemple l’adaptation de filières agro-forestières aux changements climatiques, le développement de systèmes d’autoproduction d’énergie, de nourriture, ou permaculture, des initiatives low-tech qui apportent des solutions simples pour un quotidien durable en pariant sur les nouvelles technologies et les small smart cities.
Laboratoire avancé des communautés sinophones d’Outre-Mer, Taïwan est à ce titre un formidable incubateur de l’engagement qui invente de nouveaux métiers et de nouveaux territoires pour demain, comme celui de « Sustainable Life Designer » visant à expérimenter des « Food Forests » en ville, sur des espaces publics, avec participation citoyenne, en coopération avec les gouvernements locaux et avec le support de financements d’entreprises privées pour les mener à bien. Le travail mené sur le design de « Food Forests » engendre aussi des activités de fabrication de sol avec des déchets, de boissons fermentées à partir des produits de la « Food Forest », de dentifrice naturel, etc. A l’image du projet « Ferment the city » à Taipei, il s’agit de trouver des réutilisations à certains déchets de la ville à travers les processus de fermentation organique et sociale. Par exemple : réutiliser le sous-produit de fabrication de lait de soja (l’okara) pour fabriquer du tempeh, transformer les déchets plastiques en objets utiles, le tout en impliquant la population locale pour créer du lien social.
Située au carrefour de près de neuf États, la Mer de Chine méridionale désigne un espace côtier : entre Singapour et l’archipel indonésien au sud, le détroit de Taïwan au nord, le Vietnam à l’ouest et les Philippines et la Malaisie à l’est. Avec des centaines d’îles, regroupées en archipels, c’est un carrefour d’influences et d’innovations culturelles riches et variées.
Le XXIème siècle met de nouveau en mouvement l’Asie dans un rôle de laboratoire où pourraient s’illustrer l’expérience et l’aptitude de jeunesses à répondre aux grands défis du monde (innovation alimentaire, smart cities, diplomatique climatique…).
La Rédaction