Togo : 64 ans d’indépendance: Retour sur l’évolution politique du pays de 1960 à nos jours
Le 27 avril 1960, cette Nation de l’Afrique de l’Ouest, ex-colonie française, accède à son autonomie interne. Zoom sur les grands moments qui ont marqué son histoire.
L’accession à l’indépendance de Lomé a ouvert la voie à une nouvelle administration du territoire, contraire à celle du colon français. Sylvanus Olympio- figure emblématique de la souveraineté du pays et leader du Parti de l’Unité Togolaise (PUT), a élargi le système de coopération bilatérale avec l’extérieur en renforçant les liens avec les États-Unis et la République Fédérale d’Allemagne (RFA).
Sa volonté de lier le FCFA à la monnaie allemande, a été perçue par la France comme un programme de rupture entre le Togo et la métropole. Sa gestion du pouvoir inspiré du modèle communiste, au détriment de la démocratie qu’avait souhaité l’ex puissance coloniale, marque la distance vis-à-vis de Paris. Aussi, son anglophilie fait problème à la France. Son refus d’intégrer dans les rangs de l’armée nationale les soldats togolais autrefois en service sous le drapeau français, enfonce le couteau dans la plaie.
Engagé dans le combat panafricaniste, Sylvanus Olympio a dévoilé ouvertement sa stratégie de rupture des accords avec la France. « Je vais faire mon possible pour que mon pays se passe de la France ». Un discours de fermeté contre les dirigeants français. Assassiné dans la nuit du 12 au 13 janvier 1963 à proximité de l’ambassade des USA au Togo, son histoire et sa mémoire témoignent de l’engagement d’un homme libre. Sous son magistère le pays a développé l’agriculture, l’élevage, l’éducation et la santé. Les terres spoliées aux peuples autochtones pendant l’époque coloniale par la France, ont été rétrocédées aux populations locales.
Nicolas Grunitzky, franco-togolais et adversaire de longue date de Sylvanus Olympio prend le pouvoir en 1963 avant d’être écarté des affaires le 13 janvier 1967. Le règne d’Etienne Gnassingbé Eyadéma semble plus important dans le sens de la longévité au pouvoir. En 38 ans de règne, il s’est distingué par le renforcement des rapports avec la France. Ce qui fait de lui l’une des figures majeures de la françafrique. Qualifié de dictateur par ses opposants et certains médias, il décède le 5 février 2005 à l’âge de 69 ans. Son fils Faure Gnassingbé lui succède au pouvoir. Ses manœuvres politiques consolident son autorité et le maintiennent aux commandes du pays. Il gouverne sans partage.
Par William Omer Tchuisseu