Soudan : La réhabilitation du premier ministre Abdallah Hamdok ne satisfait pas la rue
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Evincé par le coup d’Etat militaire du 25 octobre, le premier ministre soudanais Abdallah Hamdok a retrouvé son poste ce dimanche 21 novembre. Fruit d’un accord avec le général putschiste al-Burhane et surtout de la pression de la rue, ce retour est rejeté par les manifestants.
Ramener la paix dans les rues de Khartoum, tel est le premier objectif que s’est assigné le premier ministre Abdallah Hamdok, en acceptant signer avec le général al-Burhane. Mais cette même rue dénonce une trahison de la part de celui qui était considéré comme un symbole de la résistance aux militaires.
Abdallah Hamdok retrouve son poste de premier ministre
La pression de la rue a finalement eu raison du coup d’Etat militaire. « Nous devons mettre un terme à l’effusion de sang. Je sais que notre peuple est capable de sacrifices, cependant chaque goutte de sang est précieuse. Mettons fin au bain de sang », a déclaré Abdallah Hamdok, dans une allocution à la présidence.
En effet, ce dernier a quitté, dimanche sa résidence surveillée pour se rendre au palais de la présidence, pour signer un accord avec le général al-Burhan, auteur du putsch. A l’issue de la cérémonie de signature retransmise à la télévision, les deux hommes se sont engagés à remettre le Soudan sur les rails de la transition démocratique. Le général Abdel Fattah al-Burhan, a quant à lui, assuré qu’ils vont «continuer à travailler pour préserver la transition ».
L’accord prévoit le retour au partage de pouvoirs entre civils et militaires, la libération des personnes arrêtées après le putsch, la formation d’un nouveau gouvernement de « technocrates ». Cet acte de Abdallah Hamdok, censé calmer les tensions au Soudan, n’a fait que raviver la flamme de la contestation.
Un accord rejeté par les manifestants
La volonté de Abdallah Hamdok, de « mettre fin au bain de sang » par l’accord, n’a pas empêché les manifestations de continuer. « Pas de négociations avec les putschistes » scandaient les manifestants regroupés devant le palais présidentiel pendant que la cérémonie de signature se déroulait. Ils rejettent une entente qui n’arrange que la junte au pouvoir.
L’Association des professionnels soudanais, fer de lance des manifestations ayant conduit à la chute du général Omar el-Béchir, a rejeté un « accord des traîtres qui n’engagent que ses signataires ». Ils accusent Abdallah Hamdok de « suicide politique ». Pour les manifestants, le préalable à toute négociation, est la démission des généraux Abdel Fattah al-Burhan et Hemeti. Ils veulent aussi que soient jugés les responsables des 40 morts, bilan de la répression des manifestations.
De nouvelles manifestations ont donc eu lieu le dimanche à Khartoum et dans le reste du Soudan. La répression a fait un nouveau mort, un adolescent, dans la capitale. Et les médecins indiquent de « nombreux blessés par balles ». L’accord a également été rejetés par des partis politiques qui exigent que les auteurs du putsch et des repressions meurtrières soient traduits devant la justice. Mais l’accord est salué par les partenaires internationaux du Soudan.
Par Issa Abdou