France : Attentats du 13 novembre : Salah Abdeslam raconte : le terroriste fait des révélations bouleversantes
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En procès, Salah Abdeslam a raconté « sa » nuit du 13 novembre 2015. Principal accusé, le terroriste est le seul survivant des attentats du Stade de France, des terrasses et du Bataclan, qui a fait plus de 130 morts.
Alors que les autres kamikazes ont déclenché leur ceinture explosive et que des gens meurent et agonisent, ce soir là, il ne s’est pas fait exploser. Pourquoi ? Celui qui jusqu’alors refusait de parler de cet événement, a finalement décidé de se livrer sur ce cauchemar le 13 avril 2022.
« Je décide de faire marche arrière, de m’exprimer, car c’est la dernière fois que je peux le faire » , a-t-il déclaré, avant d’évoquer le moment où on lui a attaché les explosifs sur lui : « Il me dit (le coordinateur des opérations terroristes, ndlr) que je dois porter une ceinture explosive, que je dois me rendre à un endroit et me faire exploser. C’était un choc pour moi, je ne savais pas comment réagir. J’ai montré que je n’étais pas prêt pour ça ».
“Mon frère, il avait une ceinture, une kalachnikov”
Après avoir roulé en voiture, avec les explosifs sur lui, il se trouvait alors dans le 18e arrondissement de Paris. À cet instant, il assure s’être senti comme dans « une impasse ». Il s’est senti obligé de faire ce qu’on attendait de lui. « Je me suis mis sur le côté et j’ai pris peur à ce moment-là, j’ai vu une voiture de police passer. J’ai essayé de redémarrer, ça n’a pas marché. Je suis sorti de la voiture. Je ne sais pas ce que j’ai fait en premier, mais je sais que j’ai marché, j’ai acheté un téléphone, j’ai pris un taxi et j’ai jeté la ceinture explosive » .
Salah Abdeslam confie avoir eu très peur pour sa vie ; mais aussi il ne voulait pas blesser quelqu’un. Finalement, il aurait agi seulement par convictions et pour suivre les autres. « Mon frère, il avait une ceinture, une kalachnikov, je sais qu’il va tirer, je sais qu’il va se faire exploser, mais je ne connais pas les cibles » , a-t-il dévoilé sans toutefois suivre son frère dans les opérations. Il dit qu’il n’y avait ni militaires, ni personnalités influentes, que des civils en terrasses, des personnes qui buvaient un coup.
“Je n’ai pas renoncé par peur, j’ai renoncé par humanité”
Salah Abdeslam assure qu’il ne comprenait donc pas pourquoi s’attaquer à des personnes innocentes. Après un court repérage, il a définitivement décidé de stopper son action terroriste. La cause ? Il a vu des jeunes dans les bars et en terrasses.
« C’était un bar pas très grand, avec beaucoup de personnes. Il y avait ce bar et il était sur un coin, un angle de rue » , a-t-il détaillé. Il n’a pas pu se résoudre à appuyer sur le déclencheur. « Je n’ai pas renoncé par peur, j’ai renoncé par humanité. Avec moi, on ne sait pas à quoi s’attendre » , a-t-il fini par dire ce mercredi.
Par Frédéric Konaté