Afrique: Cyberinfluence : Des centaines de pages Facebook fermées pour des soupçons d’infox

 

Facebook a annoncé avoir fermé 446 pages et 96 groupes administrés sur le réseau social par la société tunisienne de marketing digital UReputation. Cette dernière appartenant à l’homme d’affaires franco-tunisien Lotfi Bel Hadj, est accusé de peser, au prix d’infox, sur des élections en Afrique francophone.

Des groupes ont créé une audience de façon trompeuse en abordant des sujets attrayants, comme le tourisme, les liens avec la diaspora et récemment sur la lutte contre le coronavirus, avant de changer de ton et se lancer dans la propagande politique, a déploré Facebook dans un communiqué.

Selon le géant américain des réseaux sociaux, ces pages et groupes, qui touchaient quasiment quatre millions d’internautes au total, ont violé sa charte contre les interférences étrangères.

La société visée, UReputation, n’a pas souhaité commenter pour l’instant.

Des informations mêlées à des contenus biaisés ou faux
D’après une enquête du laboratoire de recherche américain Digital Forensic Research lab (DFRLab) publiée le week-end, UReputation a lancé des pages présentées à tort comme des sites d’information locale. Il s’agit notamment de Maghreb Info, Guinées Actu, Revue Afrique, L’Observateur togolais ou Le Moronien.

En réalité, ces pseudo-médias locaux n’avaient pas de rédaction indépendante, et DFRLab a indiqué avoir établi des liens entre ces publications et des collaborateurs de UReputation, rémunérés selon ce laboratoire pour diffuser des informations mêlées à des contenus biaisés ou faux.

Une agence de « cyberinfluence » qui compte 75 salariés
Cela semble avoir été motivé par le gain financier, car il n’y a pas de continuité idéologique qui se dégage du contenu, a estimé DFRLab, une émanation du groupe de réflexion américain Atlantic Council.

UReputation, basée à Tunis, se présente comme une agence d’intelligence digitale et cyberinfluence comptant 75 salariés.

Par Frédéric Konaté.

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