Burkina  Faso : Sankara inspire le développement africain

 

Un colloque pour un modèle endogène
Ouagadougou accueille les 25 et 26 juillet 2024 le deuxième colloque international sur le développement endogène en Afrique. Organisé par le Centre d’études, de documentation et de recherche économique et sociale (CEDRES), l’événement a rassemblé chercheurs, décideurs et acteurs de la société civile pour explorer les voies d’un développement autocentré.

Hommage à un visionnaire
Placé sous le thème « Politique de développement endogène : une réponse aux crises en Afrique ? », le colloque s’est ouvert sous le haut patronage du Premier ministre Apollinaire Kyélem de Tambela. Ce dernier a appelé à un changement de paradigme, invitant chaque citoyen à contribuer à un développement basé sur les ressources et les valeurs locales.
Le choix de Thomas Sankara comme source d’inspiration n’est pas anodin. Figure emblématique du panafricanisme, l’ancien président burkinabé incarne une vision du développement centrée sur l’autonomie et la satisfaction des besoins fondamentaux des populations.

L’auto-colonisation pointée du doigt
Le Premier ministre a pointé du doigt la persistance de l’auto-colonisation, notamment en Afrique francophone, qui freine l’émergence d’un développement endogène. Il a plaidé pour une rupture avec les modèles imposés de l’extérieur, souvent inadaptés aux réalités du continent.

Un débat riche et animé
Fidèle Toé, ancien ministre sous la présidence de Thomas Sankara et parrain du colloque, a rappelé l’importance de s’appuyer sur les savoirs locaux, les expériences et la culture africaine. Il a cité en exemple le programme d’entrepreneuriat communautaire lancé par le gouvernement burkinabè, qui s’inscrit dans cette démarche.

Des voix se sont également élevées pour souligner que le chemin vers un développement endogène ne serait pas sans embuche. Le ministre de l’Enseignement supérieur a ainsi rappelé que rompre avec la dépendance à l’égard de l’extérieur pouvait générer des tensions.

L’espoir d’un nouveau départ
Malgré les difficultés, ce colloque a soufflé un vent d’optimisme sur l’avenir du développement en Afrique. En plaçant la pensée de Thomas Sankara au cœur des débats, il a rappelé que des alternatives crédibles aux modèles dominants sont possibles. Reste maintenant à traduire ces réflexions en actions concrètes pour un développement véritablement au service des populations africaines.

Par Akimas GAKNONÉ GABDOULBÉ

Commentaires Facebook