Cameroun : La liberté de la presse en danger

 

Le journaliste Ngueulimo Alain Éric, Directeur de la Publication du journal Zoom-Hebdo, est porté disparu.

La famille du journaliste et ses proches n’ont pas de ses nouvelles depuis quelques semaines. Tous craignent pour sa vie. En effet, il s’est donné pour vision dans sa carrière de dénoncer les vices du régime de Yaoundé et de lutter pour la justice sociale de plus en plus menacée dans un système où règne l’injustice sous ses diverses formes. Plusieurs fois victime de filature et d’actes de torture exercés contre lui par des individus non identifiés, il a été à deux doigts de la mort lors d’un enlèvement commis le 20 juin 2020 par des inconnus. Il a eu la vie sauve grâce à la vigilance des conducteurs de moto. De nombreuses plaintes pèsent sur lui pour diffamation, insurrection et appel à la rébellion. Il y aurait également un mandat d’amener en son nom. Ces fortes pressions sur lui l’ont contraint à vivre dans la clandestinité. Pourtant, l’État du Cameroun a ratifié les conventions internationales du domaine de la protection des droits de l’Homme et des libertés. Le cas du journaliste Ngueulimo Alain Éric est une illustration des menaces contre la liberté d’expression-une valeur qui peine à évoluer dans le contexte africain. « Une presse indépendante ne peut exister dans la dictature actuelle au Cameroun », avait-il réagi dans l’une de ses publications. Ce militant engagé dans la protection des droits de l’Homme, décrit régulièrement les conditions dans lesquelles les journalistes évoluent dans un environnement hostile à une presse libre et indépendante.
La situation que traverse ce promoteur de média, rappelle les dérives contre les journalistes. L’un des cas emblématiques est celui du journaliste Martinez Zogo, froidement assassiné le 17 janvier 2023 en raison de son combat contre l’enrichissement illicite de quelques barons du sérail. Le procès pour faire la lumière sur les faits est en cours devant le Tribunal Militaire de Yaoundé. Cependant, les menaces, les intimidations et les incarcérations des journalistes, continuent d’affaiblir la presse camerounaise.

Par William Omer Tchuisseu

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