Côte d’Ivoire : Coronavirus : les feuilles de neem, la « chloroquine » que s’arrachent des Ivoiriens

 

Depuis quelques jours, la « fièvre du neem » s’est emparée d’Abidjan. Un peu partout dans la capitale économique ivoirienne, le neem, encore appelé margousier, un arbre très répandu en Côte d’Ivoire et dont les vertus thérapeutiques sont connues depuis des générations, est pris d’assaut pour ses feuilles.

Celles-ci sont traditionnellement utilisées en Côte d’Ivoire pour traiter le paludisme, avec une efficacité reconnue.

Et la rumeur, farfelue, mais qui connaît pourtant un grand succès sur la toile, veut que celles-ci soient efficaces contre le Covid-19, qui cristallise actuellement toutes les inquiétudes. Certains n’hésitent parfois pas, même, à faire des pieds et des mains, pour se procurer leur part du précieux butin.

La chloroquine, de même que l’hydroxychloroquine, 2 antipaludiques de synthèse, ont présenté des résultats encourageants dans le traitement du Covid-19. Des Ivoiriens ont donc tôt fait de conclure que si la chloroquine, en plus de soigner le paludisme, peut guérir du Covid-19, alors les feuilles de neem le peuvent également. Mieux, les feuilles de neem contiendraient de la « chloroquine naturelle », pour certains.

Malgré les mises en garde sur la toile, de spécialistes, notamment, la ruée vers cet or vert ne semble pas faiblir.

« Ceux qui se mettront à boire de façon effrénée et sans dosage, que ce soit des décoctions de feuilles ou écorces de neem, ou encore d’autres produits non homologués, vont plutôt s’exposer à des maladies comme l’insuffisance rénale », a prévenu Davy Kélamaé Oulaï, médecin épidémiologiste.

Ainsi, au lieu de s’en prémunir comme ils l’espèrent, ces adeptes de l’automédication pourraient, au contraire, fragiliser leur organisme et ouvrir une « voie royale » au coronavirus en cas de contamination.

Par ailleurs, a souligné le spécialiste, il n’existe aucune corrélation entre la feuille de neem et la chloroquine.

Par Ousmane Diallo.

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