Europe : Arts visuels: Le photographe Patrice Fina dévoile sa vision de l’étoile et la clé de l’Arabie heureuse

L’œil du photographe Patrice Fina nous propose un voyage aux inspirations australes et orientales. Une invitation à redécouvrir l’avenue de Moka à Saint-Malo et la toile des échanges entre la cité
corsaire et le port de Moka au Yémen ouvert sur un vaste arrière-pays historique et montagneux de
caféiculture. Un Hôtel de l’Univers a pris place entre ces deux ports d’attache : l’un à Steamer Point dans le golfe d’Aden, l’autre au cœur des murailles de Saint-Malo intramuros. Mais plus étonnant est
la relation triangulaire qui a pu naître avec l’océan indien et ses comptoirs administrés par Mahé de la Bourdonnais. La doctrine de l’officier malouin qui a fait la réussite du développement des
Mascareignes peut-elle relancer le Yémen comme l’étoile et la clé de l’Arabie heureuse ?

La Journée des Nations unies pour la coopération Sud-Sud est célébrée le 12 septembre. Bénéficiant d’un bassin multiculturel et d’un maillon fort autour de la maritimité, la contribution des îles aux pays du Sud pour développer rapidement des solutions d’agilité et de développement mérite d’être soulignée.

Les îles de Kinmen, dont le nom signifie littéralement « la porte d’or », aidant Sao Tomé et Principe à améliorer la résilience et les ressources insulaires de ses fermiers ; l’aide de Cuba pour lutter contre le virus Ebola en Afrique de l’Ouest ; l’expérience mexicaine dans la diversification du maïs pour améliorer
la santé et la nutrition au Kenya ; les stratégies de la Colombie pour réduire la faim dans les pays mésoaméricains … autant d’exemples de la coopération Sud-Sud. Quid d’une coopération entre les
terres de Moka sur l’île de la Réunion et l’archipel de Socotra au Yémen ?

A l’échelle de l’océan indien, il existe des chemins de mémoire historiques et diasporiques Sud-Sud . Prenons l’exemple entre Madagascar et le Yémen. Mais ce symbole d’union reste fragile. « diaspora » vient du grec « dispersion », ce qui implique éparpillement, délitement, épuisement…

La formule Stella Clavisque Maris Indici (« L’Étoile et la Clé de l’Océan Indien ») résume la vision développée par Mahé de Bourdonnais pour s’affirmer dans le commerce interlope ouvert sur l’océan
« d’Inde en Inde » à une époque où la France contestait la suprématie britannique. Cette même devise est encore inscrite dans les armoiries de l’île Maurice.

Il se dégage des archives de Hodeïda sur la côte occidentale du Yémen un curieux parfum de nostalgie. Peut-être parce qu’on éprouve, à les parcourir, le sentiment d’une occasion ratée, l’impression que la France aurait eu une carte à jouer au Yémen, sans qu’on sache vraiment si elle a préféré placer ses
pions ailleurs, à Djibouti, ou si elle a manqué sa chance. Car le déclenchement de la Première guerre mondiale mit fin à l’existence du vice-consulat du port de la Mer Rouge qui n’a jamais rouvert ses
portes après 1915.

L’Afrique peut-elle réécrire une autre histoire, un autre chemin avec le Yémen secoué par des crises profondes avec ses voisins émiratis et saoudiens ? L’histoire multiculturelle, riche et complexe de ces
deux Sud austral et oriental offre des opportunités pour lire le principe d’Archimède invitant à se saisir d’un levier pour soulever le monde.

Patrice Fina est un photographe camerounais de Yaoundé, future Tel Aviv de l’Afrique. Originaire de la région de l’extrême-nord, il a été identifié comme Jeune Talent Stuart(ist) par la fondation culturelle Théophile Lognoné (« Toujours rechercher l’innovation ») qui œuvre dans le champ des « borders studies ».
Suivre ses travaux sur sa page Instagram : https://www.instagram.com/patricefina_photography_/

La Rédaction 

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