Europe : Voici les régions ultramarines minées par les inégalités nutritionnelles par l’obésité, diabète et hypertension.

 

Plus de 20 experts alertent, dans un rapport sur la nutrition en outre-mer, sur les inégalités sociales qui sous-tendent la forte prévalence de maladies dans ces zones.

Pour diminuer l’obésité, le surpoids ou le diabète qui frappent de façon disproportionnée les régions ultramarines, il faut s’attaquer aux inégalités sociales qui rongent ces territoires. C’est, en substance, un message envoyé par plus de 20 chercheurs (épidémiologistes, nutritionnistes, médecins, économistes, sociologues etc.), qui ont rendu public, mardi 19 novembre 2019, un rapport collectif sur la nutrition dans les départements et régions d’outre-mer (DROM- Guadeloupe, Guyane, La Réunion, Martinique et Mayotte).
Plus loin, les travaux avaient été confiés il y a 18 mois à l’Institut de recherche pour le développement (IRD), qui a réuni des experts de différentes institutions et acteurs locaux, dans le but de dresser un état des lieux le plus précis possible de l’alimentation en outre-mer et de formuler des recommandations. Ainsi, l’expertise a été présentée lundi au ministère de la santé, qui devra en proposer, courant 2020 une traduction politique.
En effet, les recherches montrent que les femmes, surreprésentées dans les catégories sociales les plus défavorisées, sont davantage concernées par les pathologies associées à l’obésité.
Le constat en termes de santé publique est alarmant. La prévalence (nombre de cas d’une maladie dans une population) des maladies chroniques liées à l’alimentation est beaucoup plus forte dans les DROM que la moyenne nationale et touche des territoires où les structures de soins sont déficitaires. L’hypertension artérielle concerne de 39 % à 45 % des habitants de Guadeloupe, Martinique, Mayotte et La Réunion, quand elle affecte 31 % de l’ensemble de la population française. La prévalence du diabète atteint 10 % en Martinique, 11 % en Guadeloupe et 14 % à La Réunion, contre une moyenne natioanale de 5 %.
Cependant, dans les régions ultramarines, la prévalence de ces maladies est, encore plus qu’ailleurs, corrélée à la catégorie socio-économique. « J’ai été frappée par des écarts sociaux de prévalence sur ces territoires où les inégalités sont très fortes », selon une chercheuse, « c’est une question de justice sociale « . Les recherches montrent que les femmes, surreprésentées dans les catégories sociales les plus défavorisées, sont davantage concernées par les pathologies associées à l’obésité. A Mayotte, 79 % des femmes entre 30 ans et 69 ans sont en surcharge pondérale et, parmi celles-ci, 47 % sont obèses.

Par Ramian Osée

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