France: Année européenne des compétences. Théophile Lognoné, un enfant de Verdun devenu industriel

2023 est l’Année européenne des compétences. Le monde change à un rythme rapide et les compétences requises pour réussir sur le marché du travail évoluent constamment. L’Union européenne multiplie les initiatives destinées à stimuler la compétitivité, la participation et les talents.

L’Année européenne des compétences vise à sensibiliser les citoyens à l’importance de la formation professionnelle continue pour maintenir leur employabilité et s’adapter aux nouveaux défis. Elle vise également à promouvoir la coopération entre les gouvernements, les employeurs, les syndicats, les organisations de la société civile et les citoyens pour favoriser l’acquisition de compétences.

Stimuler la compétitivité, la participation et les talents

La présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen a souligné l’importance de remédier aux pénuries de main-d’œuvre dans l’Union européenne en investissant dans l’éducation professionnelle et en perfectionnant les compétences pour améliorer la compétitivité de l’Europe.

Des mentors à écouter, des témoignages d’archives à dévorer ou encore du mécénat de compétences à découvrir… A travers de nombreux événements tels que : « Making Skills Count », la Semaine de l’enseignement et de la formation professionnels, le Forum sur l’emploi et les droits sociaux ou encore l’évènement majeur EuroSkills 2023, du 5 au 9 septembre 2023, huitième édition du plus grand événement européen consacré à l’enseignement professionnel et à l’excellence des compétences qui servira de pièce maîtresse pendant l’Année européenne des compétences, l’Union européenne marque sa volonté forte de renforcer la compétitivité de ses talents pour répondre aux défis futurs.

Ne pas oublier la genèse du projet européen, à savoir la réconciliation franco-allemande face aux deux guerres mondiales sans oublier le conflit de 1870, sera utile pour réfléchir la réussite future des talents dans la révolution technologique que nous connaissons qui n’est pas née sur des champs de bataille, mais sur des campus universitaires en misant la collaboration des cerveaux et des idées nouvelles.

L’intelligence artificielle prend également une place importante dans les stratégies du futur. Dès lors, redoublons de compétences humaines nécessaires pour communiquer efficacement, gérer des données, effectuer des recherches, collaborer en ligne, résoudre des problèmes techniques, et bien plus encore.

Fantassin à 19 ans pendant la première guerre mondiale, Théophile Lognoné connut l’enfer de Verdun. Il fut fait prisonnier à Douaumont, le 4 mars 1916, après avoir brulé ses dernières cartouches. Prisonnier de guerre, il fut affecté dans une ferme industrielle en Allemagne et contrait d’apprendre l’allemand.

En 1940, bien qu’exempté de toutes obligatoires militaires, en raison de ses charges de familles, Théophile Lognoné fut volontaire à l’usine d’aviation de Bouguenais, en qualité de mécanicien de précision, ce qui lui rappela sa première profession, celle d’horloger exercée à Dol-de-Bretagne, cité fièrement campée sur l’ancien rivage du Mont-Saint-Michel aujourd’hui séparée par un marais, son pays natal, jusqu’en 1930.

Théophile Lognoné a reconverti à La Gouesnière une usine de nutrition et d’engrais, à base de produits marins. Une trentaine de familles de la localité et des environs étaient employés dans cette industrie où régnait, fait à noter, un climat social sans nuage.

A l’avenir, participation, talents, compétences feront avancer deux couples : le couple franco-allemand, moteur de l’intégration européenne, sans oublier notamment celui au niveau de l’intelligence humaine et de l’intelligence artificielle, moteur d’une collaboration mondiale.

Nous vivons une « époque fluide » : des transformations géopolitiques, écologiques et technologiques majeures sont en cours. L’ordre international qui a apporté la sécurité et la paix est soumis à de fortes pressions. En Europe, l’agression militaire de la Russie contre l’Ukraine a ramené la guerre sur le continent. Cela a provoqué l’effondrement de l’ordre de sécurité de l’Europe.

Au niveau mondial, la guerre a accéléré des tendances qui se dessinaient depuis quelques années maintenant. La mondialisation est en marche arrière. Le pouvoir mondial est en train de changer, et pas seulement à cause de la montée en puissance de la Chine. Une période marquée par les idées et la prédominance occidentale semble toucher à sa fin. Le monde devient plus pluraliste.

Dans ce contexte, l’Année européenne des compétences est un appel à l’action et avec la ferme conviction qu’aucune de ces tendances n’est irréversible !

Ce dont nous avons besoin aujourd’hui, ce sont des bâtisseurs de ponts, à l’image du programme précurseurs comme Erasmus for Young Entrepreneurs. Traverser les frontières et apprendre les uns des autres procurent les qualités d’un leadership européen : prospective et innovation, compassion et compréhension, adversité et responsabilité. Ce sont des qualités dont notre monde a plus que jamais besoin.

La rédaction 

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