France : Démission du Premier ministre Sébastien Lecornu

Coup de tonnerre politique à Paris. Le Premier ministre français Sébastien Lecornu a présenté sa démission au président Emmanuel Macron, qui l’a immédiatement acceptée, a annoncé l’Élysée dans un communiqué officiel ce lundi matin.

Nommé le 9 septembre dernier, Lecornu quitte Matignon après moins d’un mois de fonctions, devenant ainsi le chef du gouvernement le plus éphémère de la Ve République.

Un gouvernement sous le feu des critiques

Dès sa formation, l’équipe Lecornu avait suscité de vives polémiques, tant dans les rangs de l’opposition que parmi les alliés du camp présidentiel.
Le sénateur Bruno Retailleau (LR) dénonçait « une équipe sans souffle nouveau », tandis que la gauche et le Rassemblement national menaçaient déjà de déposer une motion de censure.
La décision controversée de nommer Bruno Le Maire au ministère des Armées avait également fragilisé la cohésion gouvernementale, certains cadres de la majorité évoquant une « dérive politique » de l’exécutif.

Des divisions internes fatales

Les tensions au sein de la majorité présidentielle se sont rapidement amplifiées.
Malgré un accord de principe avec certains parlementaires pour une participation « exigeante » au gouvernement, plusieurs figures comme David Lisnard et Xavier Bertrand ont exprimé publiquement leur désaccord, accentuant la fragilité de la coalition.
Ces divergences internes auraient précipité la décision de Lecornu de quitter ses fonctions, selon des sources proches de Matignon.

Une instabilité politique préoccupante

Cette nouvelle démission intervient dans un contexte de grande instabilité politique.
Avec trois Premiers ministres en seulement cinq mois, la France traverse une crise sans précédent.
Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a aussitôt réclamé la dissolution de l’Assemblée nationale, tandis que La France insoumise appelle purement et simplement à la démission d’Emmanuel Macron.

Cette crise institutionnelle illustre la difficulté du président à maintenir un équilibre politique durable depuis sa réélection, dans un pays profondément fracturé entre plusieurs blocs idéologiques.

Par Georges Domo