France: Des milliers de personnes à la marche controversée contre l’islamophobie à Paris

 

Plusieurs milliers de personnes ont défilé hier  dimanche à Paris pour une marche controversée contre l’islamophobie, qui a déchiré la gauche et provoqué une levée de boucliers du gouvernement et de l’extrême droite.

“Oui à la critique de la religion, non à la haine du croyant”, “stop à l’islamophobie”, “vivre ensemble, c’est urgent”, pouvait-on lire sur des pancartes de manifestants au milieu de nombreux drapeaux français. “Solidarité avec les femmes voilées”, ont scandé des participants.

Quelque 13.500 personnes ont marché dans la capitale, selon un comptage réalisé par le cabinet Occurence pour un collectif de médias, dont l’AFP, pour cette mobilisation, initiée par plusieurs personnalités et organisations comme le Collectif contre l’islamophobie en France. La préfecture de police de Paris a, elle, dénombré 10.500 participants.

L’appel à manifester a été lancé le 1er novembre dans le quotidien “Libération”, quatre jours après l’attaque d’une mosquée à Bayonne et sur fond de débat ravivé sur le port du voile et la laïcité. Le message initial était de dire “STOP à l’islamophobie”, à la “stigmatisation grandissante” des musulmans, victimes de “discriminations” et d’”agressions”.

J’en ai marre que dans la rue on me dise +Rentre dans ton pays+. Je suis française !”, raconte Amina, informaticienne de 26 ans.

– “Prôner une société mixte” –

“On est venus avec un message de tolérance, pour prôner le vivre ensemble, mais contre les discriminations. Il est urgent qu’on arrête de monter les Français les uns contre les autres”, ajoute la jeune femme.

“On veut se faire entendre, prôner une société mixte, ne pas être écartés de la société”, renchérit Asmae Eumosid, une femme voilée de 29 ans venue d’Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis).

“On entend tout et n’importe quoi sur l’islam et sur les femmes voilées aujourd’hui. On essaie de stigmatiser les musulmans, de les mettre à l’écart de la société”, assure cette ingénieure dans l’automobile.

A Toulouse, Mouss Amokrane, chanteur du groupe Zebda, s’est joint à la mobilisation d’environ 200 personnes. “C’est flagrant, la multiplication, l’explosion des actes antimusulmans”, regrette-t-il.

Avec ou sans foulard, on en a marre d’être les dernières de la classe”, souligne Nadjet Fellah, infirmière, qui s’est battue en Algérie contre le port du voile. “J’ai choisi de ne pas le porter mais ça me fait mal que celles qui le portent soient prises à partie”.

A Marseille, un autre rassemblement a eu lieu avec quelques centaines de personnes – familles musulmanes, mais aussi syndicalistes et militants de gauche. La foule a scandé “nous sommes tous des enfants de la République”.

Depuis l’appel à manifester, la classe politique se déchire sur cette thématique. La notion-même d’”islamophobie” ainsi que l’identité de certains signataires de l’appel ont conduit une partie de la gauche à ne pas s’y associer, au PRG ou au PS (qui a annoncé travailler à l’organisation d’une prochaine manifestation contre le racisme).

Par Frédéric Konaté.

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