Gabon : Ali Bongo entame une nouvelle grève de la faim pour dénoncer la détention de sa femme et son fils

 

L’ancien président gabonais Ali Bongo Ondimba a entamé une nouvelle grève de la faim pour protester contre la détention de son épouse, Sylvia Bongo, et de leur fils, Noureddin Bongo. Cette décision intervient alors que leurs avocats alertent sur la dégradation de leur état de santé en prison.

Des conditions de détention préoccupantes

Incarcérés depuis le coup d’État du 30 août 2023, Sylvia et Noureddin Bongo sont détenus à la prison centrale de Libreville. Selon un récent rapport médical, l’ex-Première dame souffrirait d’une augmentation inquiétante de la thyroïde, qui pourrait être liée à un cancer. De son côté, Noureddin présenterait un tympan perforé nécessitant une prise en charge médicale urgente. Malgré ces alertes, les autorités gabonaises auraient refusé toute évacuation sanitaire vers l’étranger, une décision dénoncée par leur défense.

L’avocate gabonaise d’Ali Bongo, Me Gisèle Eyue Bekale, a déclaré que son client « refuse de quitter le Gabon tant que sa famille reste incarcérée dans des conditions mettant leur vie en danger ».

Une nouvelle tentative de pression sur les autorités

Depuis sa chute du pouvoir, Ali Bongo vit en résidence surveillée dans le quartier huppé de la Sablière, à Libreville. Déjà affaibli par l’AVC qu’il a subi en octobre 2018, l’ex-président tente, par cette grève de la faim, de forcer les autorités à prendre en compte la situation de ses proches.

Ce n’est pas la première fois qu’il recourt à ce type de protestation. En mai 2024, une précédente grève de la faim, qui avait duré six semaines, lui avait permis d’obtenir quelques concessions, sans pour autant aboutir à la libération de sa famille.

Un dossier judiciaire toujours en suspens

Sylvia et Noureddin Bongo sont accusés de détournement de fonds publics et de blanchiment d’argent. Ils avaient été arrêtés en possession de valises contenant d’importantes sommes d’argent, soupçonnées de provenir du Trésor public. Malgré ces accusations, leur procès n’a toujours pas été ouvert, ce qui alimente les critiques sur la lenteur de la justice dans ce dossier sensible.

En attendant, Ali Bongo semble déterminé à poursuivre son mouvement de protestation. Reste à savoir si cette nouvelle grève de la faim suffira à faire plier les autorités gabonaises.

Par Jérôme Wailifu 

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