Gabon : Les ministres contraints de passer leurs vacances au Pays
Après les célébrations de la fête de l’indépendance, les ministres gabonais se voient accorder une semaine de congé. Cependant, sous la direction de Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la transition, ces vacances prennent une tournure inédite. Désormais, les membres du gouvernement sont tenus de rester sur le territoire national, plus précisément dans leur région d’origine, marquant une rupture avec les habitudes passées.
Cette décision, annoncée à la télévision nationale par le colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, porte-parole du gouvernement, vise à renforcer les liens entre les dirigeants et les populations locales, un geste qui contraste avec la pratique courante des ministres de voyager à l’étranger pour des vacances souvent luxueuses.
Un an après l’installation du gouvernement, cette mesure s’inscrit dans une démarche claire du président Oligui Nguema : favoriser un « retour aux sources » et consolider la relation entre les responsables politiques et les citoyens. En limitant leurs déplacements à l’intérieur des frontières, le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) ambitionne de réancrer les ministres dans la réalité locale, en les rapprochant des préoccupations et des attentes des Gabonais.
Toutefois, cette initiative patriotique n’est pas sans contraintes. Le colonel Manfoumbi a précisé que seules des exceptions, justifiées par des cas de force majeure ou des raisons de santé, seront envisagées, et ce, uniquement avec l’autorisation explicite du chef de l’État. Les ministres devront ainsi se conformer à cette directive, renforçant leurs liens avec leurs racines et répondant aux besoins de leurs régions.
Ce changement de cap dans la gestion des congés des hauts responsables met en lumière un nouvel axe du service public au Gabon, où l’intérêt national et la proximité avec les populations priment. Reste à savoir comment cette décision sera perçue par les ministres et le public, mais elle pourrait bien représenter une étape décisive dans le processus de réconciliation nationale et de redéfinition du rôle des dirigeants au service du pays.
Par Rodrigue Izumo