Gabon : Trois jeunes en grève de la faim pour inciter Oligui Nguema à se présenter à la présidentielle
Une initiative insolite suscite indignation et débat au Gabon. Trois jeunes Gabonais ont entamé une grève de la faim, ce samedi 25 janvier 2025, afin d’appeler le général Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la transition, à se porter candidat à l’élection présidentielle prévue pour le 12 avril 2025.
Allongés à même le sol devant une tribune dans un lieu non identifié, ces jeunes militants affichent une banderole où l’on peut lire : « Grève de la faim pour appeler à la candidature du général Brice Clotaire Oligui Nguema à l’élection présidentielle du 12 avril 2025 ». Une image du général accompagne leur message.
Réactions mitigées
La publication de cette action sur les réseaux sociaux a rapidement provoqué des réactions contrastées. Si certains expriment leur soutien, la majorité des internautes dénoncent un acte jugé absurde et indigne.
« Pendant que d’autres pays s’attaquent à de vrais défis, voilà qu’on en vient à risquer sa vie pour une élection présidentielle », déplore Dr Obame Mbegha. De nombreux Gabonais critiquent également l’utilisation de l’image du président de la transition dans ce type de manifestation.
D’autres, comme Merry Ndong, estiment que cette grève aurait pu être orientée vers des causes plus urgentes : « Pourquoi ne pas agir pour des solutions à la vie chère ou aux problèmes d’eau et d’électricité qui touchent le pays ? »
Une situation embarrassante pour les autorités
L’endroit exact de cette grève de la faim reste inconnu, tout comme l’identité des trois protagonistes. Cependant, cette action soulève des questions sur les motivations de ces jeunes et les limites des moyens utilisés pour soutenir un dirigeant.
Le général Oligui Nguema, arrivé au pouvoir après un coup d’État en 2023, n’a pas encore officiellement annoncé sa candidature à la prochaine élection présidentielle. Ce silence alimente les spéculations, mais cette forme de pression semble diviser l’opinion publique.
Pour l’heure, aucune réaction officielle des autorités ou du camp d’Oligui Nguema n’a été communiquée. Reste à savoir si cette démarche, largement critiquée, aura un quelconque impact sur la décision du président de la transition.
Par Jérôme Wailifu