Haïti : Les violences s’intensifient, le Chef de Gang Jimmy Cherizier lance un avertissement

Un manifestant brandit un drapeau haïtien lors d’une manifestation contre le gouvernement et l’insécurité du Premier ministre Ariel Henry, à Port-au-Prince, en Haïti
La tension monte à Haïti alors que les violences continuent de secouer la capitale, Port-au-Prince. Vendredi, le chef de gang haïtien Jimmy Cherizier, également connu sous le nom de Barbecue, a émis une menace directe envers le Premier ministre Ariel Henry. Dans un contexte de chaos croissant, Cherizier a appelé les familles à garder leurs enfants à la maison pour éviter les « dommages collatéraux ».

Des scènes de tirs nourris et de perturbations de la circulation ont été signalées dans plusieurs quartiers de Port-au-Prince. Les habitants ont fui leurs maisons, confrontés à des affrontements violents, des bus incendiés et des barricades en feu obstruant les rues.

Lors d’une conférence de presse, Cherizier a déclaré : « La bataille durera aussi longtemps qu’il le faudra. Nous continuerons à combattre Ariel Henry. » Ces propos reflètent une escalade de la confrontation entre les gangs armés et le gouvernement, mettant en péril la sécurité et la stabilité du pays.

Cherizier, un ancien policier à la tête d’une alliance de gangs, a déjà perturbé Haïti en bloquant son plus grand terminal pétrolier en 2022. Sa position controversée lui a valu des sanctions internationales, mais il continue de jouer un rôle clé dans le paysage politique et sécuritaire d’Haïti.

Des informations non confirmées ont également fait état de tentatives d’attaques contre des infrastructures cruciales telles que le principal port à conteneurs de la capitale. Dans ce climat d’insécurité croissante, les autorités peinent à contenir la violence et à protéger la population.

La situation a été aggravée par la diffusion virale d’une vidéo montrant deux policiers assassinés, témoignant de l’ampleur de la violence qui sévit à Port-au-Prince. Les syndicats de police ont appelé à des mesures urgentes pour assurer la sécurité des forces de l’ordre et réclamer la récupération des corps des victimes.

En réponse à cette escalade de violence, le bureau du Premier ministre Ariel Henry a condamné les actes de violence et affirmé son engagement à résoudre le conflit. Cependant, la visite récente d’Henry au Kenya et ses tentatives de sécuriser un accord de sécurité avec Nairobi ont été éclipsées par les troubles persistants à Haïti.

La crise politique et sécuritaire en Haïti est exacerbée par l’assassinat du président en 2021 et l’absence de leadership stable. Alors que le pays s’efforce de garantir une transition pacifique du pouvoir et de sécuriser l’aide humanitaire, les défis restent nombreux et la situation demeure volatile.

Dans un contexte où des centaines de milliers de personnes ont déjà fui leurs foyers, l’urgence de trouver des solutions durables à la crise haïtienne est plus pressante que jamais.

Par Issa Abdou