Madagascar : Andry Rajoelina déchu de sa nationalité malgache
Coup de tonnerre politique à Madagascar : un décret signé par le Premier ministre Herintsalama Rajaonarivelo et publié au Journal officiel retire à l’ancien président Andry Rajoelina sa nationalité malgache. L’acte, fondé sur le code de la nationalité malgache en vigueur depuis 1960, évoque la « perte et la déchéance de la nationalité malgache » pour tout citoyen ayant acquis volontairement une nationalité étrangère.
Selon l’article 42 de ce code, tout Malgache qui obtient une autre nationalité de son plein gré perd automatiquement la nationalité malgache. En conséquence, Andry Rajoelina, naturalisé français, ne conserve désormais que la nationalité de l’Hexagone.
Cette décision officielle vient raviver une polémique ancienne. En effet, le scandale autour de la double nationalité de l’ex-président avait éclaté en juin 2023, à quelques mois de la présidentielle, semant le trouble dans la classe politique et au sein de l’opinion publique.
Privé de sa nationalité d’origine, Andry Rajoelina perd de facto son éligibilité à toute élection présidentielle à Madagascar. La Constitution du pays impose en effet la nationalité exclusive malgache à tout candidat à la magistrature suprême.
Cette déchéance marque un tournant majeur pour celui qui avait dirigé Madagascar à deux reprises — d’abord de 2009 à 2014 après un coup d’État, puis de 2019 à 2023 à la suite de son élection démocratique.
Si aucune réaction officielle de l’ancien chef de l’État n’a encore été publiée, ses partisans dénoncent déjà une décision politique visant à l’écarter définitivement de la scène nationale. Du côté du gouvernement, on parle d’une application stricte de la loi, sans considération partisane.
Cette affaire, aux répercussions juridiques et symboliques considérables, risque d’ouvrir une nouvelle page de tensions dans la vie politique malgache, à l’approche de futures échéances électorales.
Par Rodrigue Izumo

