Tchad : Mort suspecte de Gassissou Mactouandi après détention et torture au CSP 9 : Indignation et demande de justice
La famille de Gassissou Mactouandi, un homme d’une quarantaine d’années, est sous le choc après son décès survenu ce mardi matin à Walia, dans le 9ᵉ arrondissement de N’Djamena. Son décès intervient au lendemain de sa libération après quatre jours de détention au Commissariat de sécurité publique du 9ᵉ arrondissement (CSP 9), où il aurait subi des tortures.
Une arrestation controversée et des accusations de torture
Selon les témoignages recueillis auprès de ses proches, Gassissou Mactouandi a été arrêté le jeudi 6 mars, en même temps que son locataire, Takou Waffo Fabrice, après une altercation nocturne. Alerté par les cris de ce dernier, Gassissou serait intervenu pour calmer la situation avant d’être interpellé par la police. Bien que le plaignant ait retiré sa plainte après avoir reçu des soins médicaux, les deux hommes sont restés en détention.
La famille affirme que Gassissou a été soumis à des tortures corporelles et que le commissaire aurait exigé une amende de 50 000 F CFA pour sa libération. Ce n’est que grâce à l’intervention de sa sœur qu’il a été relâché le lundi 10 mars, vers 13 heures. Affaibli et visiblement mal en point, il a regagné son domicile avant d’être retrouvé mort au petit matin du 11 mars, présentant des traces de sang et de la bave.
Une enquête en cours et une mobilisation pour la justice
Face à cette situation, le procureur de la République s’est rendu sur place en compagnie des autorités judiciaires et sécuritaires. Après constatation par le CSP 16, le corps de Gassissou Mactouandi a été transféré à la morgue pour autopsie. En attendant les conclusions de l’enquête, un important dispositif sécuritaire a été mis en place devant le Commissariat du 9ᵉ arrondissement.
Les proches de la victime dénoncent un abus de pouvoir et réclament justice. Ils appellent les autorités à faire toute la lumière sur les circonstances de cette mort suspecte et à prendre des mesures concrètes pour éviter que de telles tragédies ne se reproduisent.
Par Kenzo Brown