Mali : Le M5-RFP, déçu par la junte militaire, dénonce des pratiques antidémocratiques

Nouveau couac entre la coalition M5-RFP de l’Imam Mahmoud Dicko et la junte militaire à la tête du Mali. Après le coup d’Etat militaire qui a emporté le président Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK), la transition proposée dans une charte politique, ce samedi 12 septembre, n’est pas du goût du mouvement.

Selon le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques, la version finale de la charte ne reflète pas les résultats des discussions, où une majorité s’était dégagée en faveur d’un président intérimaire civil.

« M5-RFP se distancie du document qui ne reflète pas les opinions et les décisions du peuple malien », déclare le mouvement.

Par exemple, au lieu d’un civil ou un militaire à la tête de la transition, le choix majoritaire lors des concertations est d’avoir un civil, selon le M5. Même chose pour le Premier ministre, poursuit le document. Il y a des rajouts à la charte qui n’ont pas été soumis à débats, ainsi que la non prise en compte de manière unilatérale de nombreux points.

En conséquence, le M5-RFP dénonce ce qu’il appelle les « intimidations, les pratiques antidémocratiques et déloyales dignes d’une autre époque contre lesquelles la lutte pour le changement et la refondation a été enclenchée ». Le M5 enfonce le clou : selon lui, la junte a une volonté d’accaparement et de confiscation du pouvoir à son seul profil.

« Ce n’est pas démocratique du tout. Le rapport général a été charcuté et ne correspond pas à ce qui a été dit dans les groupes de travail », a ainsi reproché Sy Kadiatou Sow, grande figure du mouvement démocratique. Dénonçant une « volonté du CNSP de confisquer le pouvoir », l’ancienne gouverneure de Bamako et ex-ministre a déclaré : « Nous n’adhérons pas à cette charte. »

Par Chérif Keita

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