Niger : les États-Unis sortent du silence après la demande de départ des troupes américaines

Ce fut un coup de tonnerre dans le ciel sahélien. Le Niger avait décidé de mettre fin à l’accord qui autorisait la présence de troupes armées des États-Unis sur son territoire.

Cette décision, prise par la junte militaire au pouvoir, intervient après une série de développements indiquant un rapprochement entre Niamey et Moscou.

Et devant la situation, les États-Unis ont enfin réagi à l’annonce du Niger. C’est ainsi que Pentagone a déclaré qu’il cherchait à obtenir des éclaircissements de la part du Niger sur la marche à suivre.

La porte-parole du Pentagone, Sabrina Singh, a souligné que les États-Unis avaient eu des conversations « directes et franches » avec le Niger avant la révocation de l’accord, et qu’ils continuaient à dialoguer avec la junte militaire.

Et ce, même si les relations entre les deux pays pouvaient commencer à se montrer tendues.

La raison ? Depuis le coup d’État de juillet 2023, la junte dirigée par le général Tiani a pris ses distances avec les partenaires traditionnels du Niger.

Les forces françaises et européennes ont été priées de faire leurs valises, et le pays a quitté la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Dans le même temps, les liens avec la Russie se sont considérablement renforcés.

La révocation de l’accord militaire avec les États-Unis est la dernière illustration de ce nouveau positionnement géopolitique.

Le Niger s’affirme de plus en plus comme un allié de Moscou, et entend diversifier ses partenariats pour échapper à ce qu’il perçoit comme une tutelle occidentale.

Pour Washington, c’est un revers majeur. Le Niger était un élément central de la stratégie américaine de lutte contre le terrorisme dans le Sahel.

La base aérienne 201 d’Agadez, désormais interdite aux Américains, était un point d’appui crucial pour les opérations militaires dans la région.

L’avenir du Niger et de ses relations avec les États-Unis et la Russie est dorénavant incertain.

La junte militaire a promis de poursuivre la lutte contre le terrorisme, mais il reste à savoir comment elle compte s’y prendre sans le soutien de ses anciens partenaires.

Par Rodrigue Izumo 

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