Tchad : Manifestation contre un sixième mandat d’Idriss Deby Itno dans plusieurs quartiers à N’Djaména.

Plusieurs marches contre un sixième mandat du président Idriss Deby Itno ont eu lieu ce samedi 06 février parfois émaillées d’affrontements.Elles ont eu lieu dans plusieurs quartiers de la capitale.

Les affrontements ont parfois été violents, entrainant la fermeture d’écoles, des coupures de routes. Le bilan fait même état de plusieurs arrestations et blessés.

À N’Djaména, c’est dans le quartier Chagoua que tout a commencé tôt ce samedi. Des jeunes ont dressé des barricades sur la voie publique. « Nous sommes là pour répondre à la désobéissance civile », expliquait ce matin un des initiateurs de ce mouvement. « On voit certains politiciens qui marchent sur les lois de ce pays. Certains politiciens qui n’écoutent pas le peuple. Alors nous, tchadiens , avons décidé de prendre nos responsabilités, de dire non à la violation de la Constitution tchadienne. »

Les écoles du quartier décident alors de fermer leurs portes par sécurité.

un autre quartier Habbena, où tout a débuté ce samedi, les populations en colère s’insurgent contre les violences de la police. « Ils viennent, ils tirent dans les cours », se plaignent des habitants. »Il y a des femmes qui sont tombées devant là. Il y a même une femme qui a failli mourir tout près. Ils nous traumatisent. » D’autres parlent de traumatismes. « J’ai masqué mon nez parce qu’ils ont jeté des lacrymogènes dans notre magasin », raconte encore une habitante. « Ils ont demandé à leurs collègues de tirer à bout portant dans la maison », ajoute un homme tout proche.

Beaucoup accusent les policiers d’usage disproportionné de la force
Parmi ceux qui ont respiré les gaz lacrymogènes alors qu’ils se trouvaient chez eux, il y a des enfants qui peinent à se remettre de leurs émotions. « On était assis dedans, là-bas. Quand ils ont lancé, on ne savait pas qu’il y avait quelque chose et c’est lorsque j’ai dit à ma petite sœur de monter sur le lit que ce qui a été lancé dans la maison a commencé à nous étouffer », raconte un petit garçon. « J‘ai quitté l’école et je rentrais à la maison. Ils ont commencé à lancer des bombes lacrymogènes », ajoute une petite fille. « J’ai failli m’évanouir en route. Je voulais continuer mais je ne pouvais pas. » La petite ira se réfugier dans une maison toute proche. C’est à ce moment, assure-t-elle, que des grenades lacrymogènes sont lancées en direction de l’habitation.

Par Kenzo Brown

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