Rwanda : Paul Kagame en route vers un 4ème mandat, l’opposition muselée ?

 

Les Rwandais se sont rendus aux urnes ce lundi 15 juillet 2024 pour des élections présidentielles et législatives sans réel suspense. Paul Kagame, au pouvoir depuis 1994, se présentait pour un quatrième mandat face à une opposition quasi-inexistante.

Une victoire écrasante attendue pour Kagame
Le scrutin s’est déroulé dans le calme, avec une forte participation de la population, à l’image des précédentes élections. Les bureaux de vote ont fermé leurs portes à 15h00 (13h00 GMT) et le dépouillement a débuté dans la foulée. Les résultats provisoires sont attendus pour le 20 juillet.
Paul Kagame, crédité d’une popularité importante grâce aux progrès économiques et sociaux réalisés par le pays ces dernières années, a voté en milieu de journée à Kigali, la capitale. Sa victoire ne fait guère de doute, d’autant plus que ses deux adversaires, Frank Habineza, leader du seul parti d’opposition autorisé, et Philippe Mpayimana, un indépendant, avaient déjà essuyé une défaite cuisante face à lui en 2017.

Une opposition quasi-inexistante
Malgré un bilan économique positif, le régime de Paul Kagame est régulièrement pointé du doigt par les organisations de défense des droits humains pour sa dérive autoritaire et la répression exercée sur toute forme d’opposition.
Plusieurs figures d’opposition n’ont pas eu la possibilité de se présenter à cette élection. Diane Rwigara, une voix critique du régime, a vu sa candidature invalidée par la Commission électorale. Deux autres opposants, Victoire Ingabire et Bernard Ntaganda, n’ont pas pu se présenter en raison de condamnations passées.

Vers un quatrième mandat controversé ?

Si la victoire de Paul Kagame ne fait aucun doute, ce nouveau mandat s’annonce d’ores et déjà controversé. Les critiques se font de plus en plus vives à l’égard de son régime, accusé de museler toute voix discordante et de restreindre les libertés fondamentales. La communauté internationale, qui a longtemps fermé les yeux sur ces dérives, pourrait être amenée à revoir sa position face à un régime de plus en plus isolé.

Par Akimas GAKNONÉ GABDOULBÉ

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