Afrique:  Arc Atlantique et forêts du futur : réinventons les chaînes de valeur

Cotonou, futur Göteborg africain ? Douala, prochain Vancouver africain ? Kribi, laboratoire de l’Arc Atlantique pour mieux faire circuler les richesses localement ? Le sujet des villes-ports et de la relation avec leur arrière-pays est fondamental pour faire circuler des richesses localement, à l’instar de Seattle
et Vancouver qui rayonnent jusque dans la région des grands lacs et même Chicago grâce à des liaisons ferrées logistiques transcontinentales.

Capter des richesses à l’extérieur ne suffit pas à assurer la prospérité locale. Il est important de mieux les faire circuler localement. Comme les territoires ont perdu en autonomie (alimentation, fabrication, etc.), ils sont de plus en plus dépendants et vulnérables vis-à-vis des ressources extérieures. La quatrième révolution industrielle sera locale. Elle sera une opportunité de redistribuer les richesses dans les territoires, soulignent plusieurs travaux de prospective.

Qu’en est-il de Cotonou, de Kribi et de Douala ? L’enjeu économique est de créer des échanges économiques locaux. Il y a une forte empreinte écologique et une dépendance aux matières premières
importées.

Que faudrait-il faire localement ? Beaucoup de richesses viennent de l’extérieur, qu’il faudra garder. Les solutions viendront en créant des entreprises locales, pour faire travailler les ressources locales, et de l’économie circulaire. Le territoire peut aussi être un incubateur de start-up en relation avec l’agro￾foresterie, l’agriculture régénérative et les nouvelles technologies.

Il faudra également développer les supermarchés locaux et les micro-usines ; faire que les agriculteurs soient des transformateurs pour développer le milieu rural ; valoriser les déchets alimentaires et agricoles pour créer de la biomasse ; créer des incubateurs de l’engagement ; soutenir l’entrepreneuriat féminin, créer une plateforme de crowdfunding de type Youth Bank, pour faire le lien entre l’épargne locale et la valorisation d’actifs de propriété intellectuelle (par exemple, gager des brevets et être soutenu par des investisseurs) ; apporter un fonds d’investissement local ; encourager l’achat local …

Savez-vous pourquoi les marchands européens se sont intéressés à la qualité supérieure de l’ivoire de Zanzibar ? Celui-ci convenait mieux à la fabrication d’articles comme des peignes, des marque-pages, des massicots, des boutons, des peignes fins, des boules de billard, et même des claviers de piano.
L’archipel de Zanzibar cultive bien d’autres trésors. Parmi les autres produits exportés : la dent  d’hippopotame utilisée par les Européens pour les dents artificielles. Avides de nouveaux échanges ?
Les ports sont les meilleurs comptoirs pour relier les routes du globe. La toile économique et culturelle est ancienne entre l’Océan indien et l’Afrique. Ce carrefour des cultures a nourri un âge d’or du commerce maritime pour atteindre l’Inde et la Chine. Le canal du Mozambique a su profiter de sa position avantageuse pour développer une route commerciale de première importance avec le reste du monde, entraînant une importante période de prospérité dans les nombreuses îles et cités-États de l’aire culturelle swahilie.

Relancer la dynamique de l’Arc Atlantique implique de nouvelles doctrines d’investissement qui réinventent les chaînes de valeur. Les idées ne manquent pas : systèmes de cerf-volant, carburants alternatifs et capture du CO2 sur les routes de transport de marchandises en vrac dans l’océan Atlantique. La devise de la ville natale de Jules Verne : Favet Neptunus Eunti signifie en latin : Neptune sourit aux audacieux.

Par Kevin LOGNONÉ 

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