Cameroun : Jean Pierre Maktouandi, La vision d’un heureux devenir Collectif

 

Dans cet entretien exclusif, à cœur ouvert, Jean Pierre Maktouandi revient sur les objectifs du Mouvement Tokna Sport, son engagement socioculturel et sur son parcours académique et professionnel singulier. De ses études en lettres bilingues françaises et anglaises, en passant par le droit privé et public, jusqu’à l’économie et les finances publiques, il s’est forgé une expérience pluridisciplinaire solide. Professionnellement, il a exercé dans divers domaines, notamment l’enseignement, l’administration judiciaire et la gestion publique.

Voici l’intégralité de son interview.

Journal L’Œil du Sahara : Pour débuter, pourriez-vous nous parler brièvement de votre parcours académique et professionnel ainsi que de votre implication dans la vie de la communauté ? Quels sont les moments clés qui ont façonné votre engagement ?

Jean Pierre Maktouandi : Mon parcours académique et professionnel est marqué par une diversité qui peut sembler atypique. J’ai évolué des lettres bilingues françaises et anglaises vers le droit privé et public, avant de m’orienter vers l’économie et les finances publiques. Sur le plan professionnel, j’ai enseigné en tant que vacataire, puis occupé des fonctions dans l’administration judiciaire, l’administration du travail, et puis l’administration générale avec une spécialisation en économie et finances. Cette polyvalence m’a permis d’acquérir une riche expérience pratique.

Mon engagement communautaire, quant à lui, a commencé avec la défunte association Tokna Massana, où j’ai contribué à redynamiser la sous-région de Yaoundé avec une vision claire et une stratégie structurée ayant donné à ce démembrement une position enviable. Malgré les vicissitudes liées à la dissolution de l’association, j’ai initié le Mouvement Tokna Sports, un cadre innovant combinant sport et culture. Ce mouvement, lancé en pleine pandémie de COVID-19, a su mobiliser et inspirer des centaines de personnes, devenant aujourd’hui un symbole de cohésion sociale et de promotion culturelle.

Journal L’Œil du Sahara : Quelle est votre vision à long terme pour la communauté et comment cette vision influence-t-elle vos actions et votre engagement actuel ?

Jean Pierre Maktouandi : Ma vision repose sur la construction d’une communauté unie, ancrée dans ses valeurs culturelles et ouverte à la diversité. Je crois fermement que le sport culturel est un outil puissant pour renforcer la solidarité, transcender les barrières et créer un esprit collectif. L’altérité positive, c’est-à-dire le respect et l’amour de l’autre, est une valeur fondamentale que je m’efforce de promouvoir dans toutes mes initiatives.

Journal L’Œil du Sahara : Qu’est-ce qui vous motive dans votre combat politique et social ? Y a-t-il des causes particulières qui vous tiennent à cœur ?

Jean Pierre Maktouandi : Mon engagement social est guidé par une conviction profonde : vivre, c’est être utile aux autres et à sa communauté. Chaque action que je mène est ancrée dans la volonté de bâtir une solidarité durable et inclusive. Le changement social est un processus de longue haleine, mais je reste convaincu que chaque effort compte pour instaurer un modèle communautaire basé sur la coopération et le respect mutuel.

Journal L’Œil du Sahara : La division au sein de l’élite est souvent un sujet de débat. Comment analysez-vous cette situation ? Quelles mesures concrètes préconisez-vous pour renforcer l’unité au sein de l’élite et de la communauté ?

Jean Pierre Maktouandi : La division au sein de l’élite est souvent alimentée par des conflits d’intérêts, de leadership et des rivalités inutiles. Les flatteurs et les opportunistes jouent souvent un rôle néfaste en alimentant ces tensions. Pour surmonter cela, il est essentiel de promouvoir le dialogue, l’ouverture d’esprit et une vision commune partagée. L’élite doit transcender les querelles personnelles pour se concentrer sur le bien-être collectif.

Journal L’Œil du Sahara :

Vous semblez accorder une grande importance à la promotion de la culture. Pourquoi considérez-vous que la culture est essentielle pour le développement de la communauté ?

Jean Pierre Maktouandi : La culture est l’âme d’une communauté. Elle est à la fois un repère identitaire et un levier pour le développement. Une communauté qui ignore sa culture est vulnérable face aux défis du monde moderne. Promouvoir la culture, c’est renforcer le lien social, inspirer la fierté collective et préparer les générations futures à affronter les défis avec confiance.

Journal L’Œil du Sahara : La culture de la paix semble être une valeur centrale pour vous. Quelles actions ou initiatives concrètes envisagez-vous pour promouvoir cette culture de la paix dans la communauté ?

Jean Pierre Maktouandi : La culture de la paix passe par l’éducation, le dialogue et la création d’espaces inclusifs où chacun se sent respecté et valorisé. À travers des initiatives comme le Mouvement Tokna Sports, j’œuvre pour renforcer les liens sociaux et promouvoir les valeurs de solidarité, de respect mutuel et d’entraide.

Journal L’Œil du Sahara : Le concept de « révolution Tokna Sports » est intrigant. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce concept et pourquoi il revêt une telle importance pour la jeunesse ?

Jean Pierre Maktouandi :  Le Mouvement Tokna Sports est plus qu’une simple activité sportive. C’est un cadre de rencontre, d’apprentissage et de célébration des valeurs culturelles. Il offre à la jeunesse un espace d’expression, de socialisation et de développement personnel. Par le sport et la culture, ce mouvement contribue à forger une identité collective forte et résiliente.

Journal L’Œil du Sahara : Quel lien existe-t-il entre Tokna Sports et le festival Tokna Massana ? Comment ces deux initiatives collaborent-elles pour enrichir et développer la communauté ?

Jean Pierre Maktouandi : Le Mouvement Tokna Sports est une initiative permanente, tandis que le festival Tokna Massana est un événement biennal. Les deux se complètent parfaitement : le mouvement apporte une dynamique continue tout au long de l’année, tandis que le festival offre une plateforme majeure de célébration et de rayonnement culturel. Ensemble, ils œuvrent pour renforcer l’unité, préserver le patrimoine culturel et promouvoir la cohésion sociale.

Journal L’Œil du Sahara : Quels sont, selon vous, les principaux défis auxquels fait face votre communauté aujourd’hui, et comment comptez-vous y répondre ?

Jean Pierre Maktouandi :  Les principaux défis incluent la division au sein de l’élite, le manque de vision commune et les conflits d’intérêts personnels. Pour y répondre, il est essentiel d’encourager le dialogue ouvert, d’adopter une gouvernance transparente et de renforcer les initiatives communautaires inclusives comme le Mouvement Tokna Sports.

À travers une vision claire, un engagement authentique et des initiatives innovantes, je reste déterminé à contribuer au développement harmonieux et durable de ma communauté. Ensemble, avec une vision partagée, nous pouvons surmonter tous les défis et construire un avenir meilleur pour tous.

Merci pour cette opportunité de partager ma vision et mes engagements avec vos lecteurs.

Journal L’Œil du Sahara : Merci !

Propos recueillis par Georges Domo 

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