Cameroun: politique: crise anglophone: Paul Biya annonce « un grand dialogue national » dès la fin du mois de septembre en cours.

Par message radio-télévisé, le président de la République, Paul Biya, s’est exprimé le 10 septembre sur la crise sociopolitique qui ravage dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du pays.

« J’ai décidé de convoquer, dès la fin du mois en cours, « un grand dialogue national » qui nous permettra, dans le cadre de notre Constitution, d’examiner les voies et moyens de répondre aux aspirations profondes des populations du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, mais aussi de toutes les autres composantes de notre Nation. », a annoncé le président camerounais..
Le dialogue dont il est question, a précisé le président de la République, concernera principalement la situation dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Mais, a-t-il souligné, « il est évident qu’en cela même il touchera à des questions d’intérêt national, telles que l’unité nationale, l’intégration nationale, le vivre-ensemble, il ne saurait intéresser uniquement les populations de ces deux régions. Il aura donc vocation à réunir, sans exclusive, les filles et les fils de notre cher et beau pays, le Cameroun, autour de valeurs qui nous sont chères : la paix, la sécurité, la concorde nationale et le progrè ».
Le dialogue annoncé par Paul Biya s’articulera également autour de thèmes susceptibles d’apporter des réponses aux préoccupations des populations du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, ainsi qu’à celles des autres régions du pays : le bilinguisme, la diversité culturelle et la cohésion sociale, la reconstruction et le développement des zones touchées par le conflit, le retour des réfugiés et des personnes déplacées, le système éducatif et judiciaire, la décentralisation et le développement local, la démobilisation et la réinsertion des ex-combattants, le rôle de la diaspora dans le développement du pays, ainsi de suite.
Présidé par le Premier ministre, « ce dialogue réunira une palette diverse de personnalités : parlementaires, hommes politiques, leaders d’opinion, intellectuels, opérateurs économiques, autorités traditionnelles, autorités religieuses, membres de la diaspora, etc. Seront également invités des représentants des Forces de Défense et de Sécurité, des groupes armés et des victimes.Tout le monde ne pourra, et c’est compréhensible, prendre effectivement part à ce dialogue, mais chacun aura l’occasion d’y contribuer », a précisé le Chef de l’Etat.
En amont de la tenue effective du dialogue, le Premier Ministre, mènera de larges consultations, afin de recueillir les avis les plus divers, qui serviront de sources d’inspiration pour la conduite des débats. Des délégations seront également envoyées dans les prochains jours à la rencontre de la diaspora, afin de lui permettre d’apporter sa contribution à ces réflexions sur la résolution de la crise.
Cela fait pratiquement trois ans qu’une crise sociopolitique a éclaté dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du Cameroun. Ladite crise a commencé par des revendications corporatistes portées par des avocats et des enseignants. La situation s’est muée en revendications séparatistes violentes avec des groupes armés qui sèment mort et désolation.
Selon le Haut-commissariat des Nations unies pour les refugiés (UNHCR), 21 291 Camerounais ont fui les violences et les combats entre sécessionnistes et l’armée, en direction du Nigeria, UNCHR estime que, l’on a enregistré au moins 1850 morts après 20 mois de combats.
Par Ramian Osée stagiaire.

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