Cameroun : Près de 5 000 fonctionnaires licenciés dans le cadre d’un assainissement de la fonction publique

 

Le gouvernement camerounais a annoncé le licenciement de près de 5 000 fonctionnaires et agents publics dans le cadre d’une opération visant à assainir le fichier personnel et solde de l’État. Cette décision intervient après une série de désertions massives de la part de ces agents, partis chercher de meilleures opportunités ailleurs.

Un assainissement nécessaire

Joseph Le, ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative, a expliqué que ces licenciements et révocations font partie d’un processus visant à mieux maîtriser les effectifs de la fonction publique. « Au moment où nous parlons, nous sommes à presque 5 000 déjà licenciés ou révoqués. Lorsque je dis licenciés, ce sont les contractuels d’administration, révoqués, ce sont les fonctionnaires », a-t-il déclaré.

Le ministre a souligné que l’examen minutieux des profils de ces fonctionnaires déserteurs est constant. « Je crois pouvoir vous dire que parmi ces gens qui sont radiés ou même qui sont partis, il y a plus de 95 % qui sont des enseignants. Il y a aussi des médecins », a-t-il précisé.

Une fonction publique en mutation

La fonction publique camerounaise compte actuellement environ 500 000 personnels pris en charge par le budget de l’État. Cette réforme s’inscrit dans un contexte plus large de modernisation et de rationalisation des effectifs publics, afin de garantir une gestion plus efficace des ressources humaines et financières.

Les désertions massives de fonctionnaires, notamment des enseignants et des médecins, ont mis en lumière les défis auxquels fait face la fonction publique camerounaise. Ces départs sont souvent motivés par des conditions de travail difficiles, des salaires peu attractifs et un manque de perspectives de carrière.

Réactions et perspectives

Cette décision du gouvernement a suscité diverses réactions. Certains y voient une mesure nécessaire pour assainir la fonction publique et améliorer son efficacité. D’autres, en revanche, critiquent le manque de solutions alternatives pour retenir les talents et améliorer les conditions de travail des fonctionnaires.

Le ministre Joseph Le a assuré que cette opération d’assainissement se poursuivra, avec pour objectif de garantir une gestion plus transparente et efficace des ressources humaines de l’État. Il a également évoqué la possibilité de mettre en place des mesures incitatives pour attirer et retenir les compétences au sein de la fonction publique.

Le licenciement de près de 5 000 fonctionnaires au Cameroun marque une étape importante dans la réforme de la fonction publique. Alors que le gouvernement cherche à rationaliser ses effectifs et à améliorer la gestion des ressources, cette décision soulève des questions sur les conditions de travail et les perspectives offertes aux agents publics. Reste à voir si ces mesures seront accompagnées de réformes plus larges pour rendre la fonction publique plus attractive et performante.

Par Georges Domo 

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