États-Unis : Trump évoque une « invasion » de migrants congolais : Kinshasa riposte et défend l’image de la RDC

 

Les récentes déclarations de Donald Trump, évoquant un afflux massif de migrants congolais vers les États-Unis, ont provoqué une onde de choc en République Démocratique du Congo (RDC). Lors d’une rencontre avec la Première ministre italienne Giorgia Meloni, l’ancien président américain a affirmé que « beaucoup, beaucoup de gens viennent du Congo », sans fournir de données précises pour étayer ses propos.

À Kinshasa, ces déclarations ont suscité un tollé. Nombreux sont les Congolais qui dénoncent une vision stéréotypée et erronée de leur pays. « La RDC est un pays riche, pas un désert de pauvreté », rétorque Jonathan Bawolo, habitant de la capitale. « Nous vivons dans un pays de paix, de culture et d’hospitalité. Ce genre de propos montre l’ignorance de certains dirigeants étrangers. »

Richesse en ressources naturelles – cobalt, cuivre, lithium – biodiversité exceptionnelle, mosaïque culturelle : pour beaucoup, la RDC est loin de l’image misérabiliste véhiculée. « Nous avons tout ici », insiste Casimir Mutombo, réparateur de motos. « Ce n’est pas un pays que l’on fuit par millions, comme certains voudraient le faire croire. »

L’indignation est d’autant plus grande que ces propos tranchent avec la politique actuelle des États-Unis. Depuis quelques années, Washington renforce ses relations économiques avec la RDC. En 2022, le secrétaire d’État Antony Blinken avait effectué une visite à Kinshasa pour discuter de l’exploitation responsable des minéraux stratégiques. Plus récemment, en mars 2025, le département d’État américain a annoncé un partenariat avec le secteur privé congolais.

Un double discours que dénonce Jonas Bofulu, commerçant : « Les Américains viennent investir ici parce qu’ils savent que nous avons ce que le monde cherche. Mais pendant ce temps, certains de leurs leaders nous dépeignent comme des indésirables. C’est une hypocrisie flagrante. »

À Kinshasa comme ailleurs, ces propos relancent le débat sur la perception de l’Afrique dans les discours politiques occidentaux et sur la nécessité, pour les pays africains, de se réapproprier leur narration.

Par Jérôme Wailifu

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