France:  Faune et flore sous-marines, musée englouti, épaves : les alternatives du Pays de Lorient à la baie de Cannes pour sortir Saint-Malo de la désertification invisible

Les locations saisonnières dans l’intramuros de Saint-Malo : une désertification invisible pour une « ville musée » en devenir ? Pas seulement. La belle endormie a aussi besoin de revisiter ses institutions du futur pour rayonner sur un tissu très dense de nouveaux projets, comme son projet de musée maritime. Avec le même tempérament bâtisseur de Guy La Chambre, pouvons-nous « ensemble » faire « resurgir » une vitrine de référence comme on entrerait au cœur d’un diamant pour rejoindre le Saint-Malo des Indes, dans l’océan indien ? Un appel est lancé pour faire bouger les lignes des élus, techniciens, citoyens : https://chng.it/fWzqLKhfsS avant 2025, l’année des océans en France.
Malgré des hauts et des bas, la cité corsaire est touchée depuis plus d’un siècle par un dépeuplement progressif. Comment interrompre cette désertification progressive qui est invisible par le visiteur tant les foules se bousculent le long de nos remparts?
Certes, les mutations sociologiques sont considérables par la spéculation foncière qui s’en est suivie. Mais le jeu du marché immobilier n’explique pas tout. Aussi chaotique que Port-Louis, sa ville jumelle à Maurice, la gouvernance de Saint-Malo est bien fragile. Beaucoup de projets sont financés de manière parcellaire voire totalement hasardeuse. Les subventions souvent mal fléchées vers les vrais besoins de la population dont la sociologie est très fragmentée. Le nombre pléthorique d’organismes ou d’associations au final : coquilles vides pour incuber des aides ou subventions fait légion.
Par ailleurs, Saint-Malo conserve quant à son image une problématique de représentation, de conservation et de protection de plusieurs composantes méconnues de son patrimoine maritime. Il semble dès lors nécessaire d’inventer une méthode originale de travail pour la valorisation de ces sites.
Comment renverser la table des vieilles habitudes ? Comment retrouver l’éclat d’antan en pariant de nouvelles signatures de territoire qui concilient sur l’urbanisme local et le tourisme international avec des villes et territoires partenaires ?
C’est au début des années 1990, alors que les épaves métalliques contemporaines étaient encore relativement délaissées par les institutions et les archéologues sous-marins, qu’est né au Pays de Lorient le concept de Musée sous-marin™.
Aujourd’hui, le premier éco-musée sous-marin dans la baie de Cannes près du rivage de l’île Sainte-Marguerite est un succès. Après avoir posé des sculptures dans les fonds marins un peu partout sur la planète, un artiste britannique Jason deCaires Taylor a investi la Méditerranée pour développer avec les habitants l’expérimentation d’un premier éco-musée sous-marin dans la baie de Cannes. Les visages de six Cannois ont été immergés dans une zone réservée aux baigneurs. Ces sculptures sous-marines évolueront avec le temps, se recouvrant d’algues, de coquillages. Un projet écologique et une œuvre toujours en mouvement que la mer viendra peaufiner… Et peut-être inspirer la relation Saint-Malo Guernesey ?

L’écho des vagues indisciplinées de Saint-Malo, de la baie du Mont-Saint-Michel et de nos partenaires Anglo-Normands offre un laboratoire pour expérimenter un musée sous-marin immergé dans les piscines naturelles de Saint-Malo à Guernesey (Plage de Bon Secours, plage de l’Eventail, pointe du Hock à Cancale , La Vallette Bathing Pools à Guernesey, Géoparc mondial UNESCO Jersey…).

Notre littoral se transforme. Il est au cœur de notre destin et celui de l’humanité.

A Cannes, les œuvres de Taylor développent trois thèmes majeurs : la nature, en particulier la protection de la faune sous-marine, la mythologie et la métamorphose.
De la corderie de Moka à l’avenue des portes Cartier, Saint-Malo a connu bien des métamorphoses.
N’oublions jamais le grand médaillon en bronze apposé sur l’hôtel de ville à la mémoire de Guy La Chambre (1898-1975) : « ensemble nous ferons resurgir Saint-Malo ».
Par Kevin LOGNONÉ

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