Gabon: Contestation sociale  : Le mouvement « les bouches bandées » voit le jour à Libreville pour lutter contre les injustices

 

Dans un pays où les dirigeants scandent de manière irrépressible le slogan : « celui qui boude, il bouge », le président national du syndicat de l’Union Générale de la Comptabilité Publique et du Trésor (UGCPT) et porte – parole de la Confédération Syndicale des Régies Financières (COSYREF), Wilfried Erisco Mvou Ossiala et plusieurs autres membres de ladite centrale ont choisi les réseaux sociaux pour lancer leur mouvement « les bouches bandées ». L’objectif n’est pas seulement de diversifier le mouvement sur le terrain mais de mobiliser des agents du Ministère gabonais de l’économie et des finances défavorisés.

Depuis samedi dernier on voit Wilfried Erisco Mvou Ossiala et ses membres les bouches bandées sur les réseaux sociaux et des messages exprimant des inégalités et une certaine impuissance vis-à-vis de leur ministre de tutelle : « Je suis agent au ministère de l’économie, des finances et des solidarités nationales. Mes droits syndicaux sont bafoués ».

Lasser certainement de s’exposer et de se donner en spectacle, quelques membres de la COSYREF ont décidé de se faire entendre autrement. Désormais ce sera avec « la bouche bandée » que s’exprimeront ces syndiqués et non par des concerts de casseroles.

Le « mouvement des bouches bandées est lancé », croit-on savoir au regard de ce qui apparait comme les prémices d’une résignation déclarée à la face du monde.

A l’instar des mouvements des « gilets jaunes » en France, du « joker » ou encore du « clown » au Royaume – Uni en passant par les « bonnets roses » aux Etats – unis, la COSYREF a trouvé son idée originale pour dorénavant symboliser sa renonciation.

« Depuis l’arrivée de M. Roger Owono Mba, la Confédération des Syndicats des Régies Financières et Administrations Assimilées (COSYREF), a demandé au ministre de produire le cadre juridique qui encadre les primes. Nous avons réclamé l’harmonisation de grille de paiement de primes. Nous réclamons le respect du statut général des fonctionnaires, par conséquent la régularisation de toutes les situations administratives bloquées par le Gouvernement de la République depuis 2015 en violation de la loi 1/2005 portant statut général de la fonction publique qui stipule qu’un fonctionnaire est recruté et placé dans une position statutaire et réglementaire au cours de laquelle il déroule une carrière. En retour le ministre a préféré chassé les agents du ministère et placés les policiers »,explique avec indignation le président du COSYREF Wilfried Erisco Mvou Ossiala qui dénonce par la même occasion des recrutements voilés au sein de leur ministère et d’ajouter que face au « refus de tout dialogue avec les syndicats membres de notre confédération et tout l’affectation illégale et illégitime du président et porte – parole de notre mouvement à Koulamoutou ce malgré les lettres de contestation toujours aucune réaction. Aujourd’hui Mme le secrétaire général préfère procéder à des recrutements en catimini à la douane et aux impôts faussant ainsi les résultats des audits de 2018 ».

Après l’avoir lancé sur les réseaux sociaux, nul doute que ce mouvement va se matérialiser sur le terrain.

Par  Thierry Wikeya.

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