Mali: Le Français ne sera plus la langue officielle

 

Au Mali, le français ne sera plus langue officielle. Le texte du projet de nouvelle Constitution remis au colonel Assimi Goïta lundi, chef de la transition, la relègue au rang de « langue de travail ».

Le texte du projet de nouvelle Constitution remis au colonel Assimi Goïta
Élément clé du vaste chantier de réformes invoqué par les militaires, ce nouveau document sera soumis à un référendum le 19 mars. D’après le coordinateur de la commission de finalisation du projet de la nouvelle Constitution de la République du Mali, Fousseyni Samaké, plusieurs amendements ont été apportés à l’avant-projet sur la forme et sur le fond, surtout concernant la langue officielle du pays.

“Tous ces amendements visent à prendre en compte les aspirations profondes du peuple malien, ses préoccupations, enregistrées lors des séances de restitution, d’écoute et d’échange à travers toute l’étendue du territoire malien”, a-t-il indiqué.

De langue officielle à langue de travail
Ainsi, la nouvelle constitution malienne devra comporter 191 articles. L’article 31 traite des langues. “Les langues nationales sont les langues officielles du Mali, une loi organique détermine leur mode d’emploi. Le français est la langue de travail et l’État peut adopter toute autre langue comme langue de travail”, a-t-il détaillé Samaké.

Soulignons que dans l’avant-projet de 2022, comme en 1992, le français était “la langue d’expression officielle”, et les langues locales avaient vocation à devenir “langues officielles”.Mais le Mali c’est 13 langues reconnues comme nationales, et 70 locales.

« S’il reçoit l’onction populaire au cours d’un référendum, ce texte devrait régir l’organisation et le fonctionnement de l’État et de ses institutions », a simplement déclaré le colonel Goïta qui a accédé au pouvoir en 2020.

En outre, le projet affirme que le Mali est une « République indépendante, souveraine, unitaire, indivisible, démocratique, laïque et sociale », et renforce les pouvoirs du Président et lui permet d’ordonner la mobilisation générale.

Dans la nouvelle Constitution, ce serait le président qui « détermine la politique de la Nation », et non plus le gouvernement ; le président nommerait le Premier ministre et les ministres et mettrait fin à leurs fonctions.

« Le gouvernement est responsable devant le président », et non plus devant l’Assemblée nationale. L’initiative des lois appartiendrait au président et aux parlementaires, et non plus au gouvernement et à l’Assemblée nationale.

Par Chérif Keita 

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