Côte d’Ivoire : Présidentielle : Pourquoi la candidature de Henri Konan Bédié crée la confusion
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Le parti du PDCI-RDA investit ce samedi 12 septembre son candidat, Henri Konan Bédié, pour la présidentielle du 31 octobre 2020. Une investiture qui compte pour la forme puisque le candidat de 86 ans a déjà déposé son dossier à la Cour Electorale Indépendante (CEI) en août dernier. Mais depuis la veille, son statut de membre de droit du Conseil constitutionnel en tant qu’ancien chef de l’État fait polémique et sert d’argument à ses adversaires pour appeler le même Conseil constitutionnel à invalider la candidature Bédié.
Lors d’une audience jeudi, le Conseil constitutionnel examine la requête du PDCI demandant l’inéligibilité d’Alassane Ouattara. L’avocat du chef de l’État, Abdoulaye Ben Meïte, plaide alors à son tour l’inéligibilité d’Henri Konan Bédié car membre du Conseil constitutionnel jusqu’à récemment selon lui.
L’avocat appuie son argumentaire sur une lettre datée du 3 juillet dernier, signée Henri Konan Bédié, par laquelle ce dernier renonce à sa qualité de membre de droit du Conseil. Or selon le code électoral, un membre du Conseil doit quitter ses fonctions au moins six mois avant une élection pour pouvoir y être candidat. Pour Me Ben Meite la candidature Bedié doit donc être invalidée.
Réplique de l’avocat du PDCI, Me Emile Suy Bi : Henri Konan Bédié, n’est pas membre du Conseil constitutionnel puisqu’il aurait déjà renoncé à cette qualité en 2004. Autre argument : l’article 131 de la Constitution stipule que « les fonctions de membres du Conseil constitutionnel sont incompatibles avec l’exercice de toute fonction politique ». Or en tant que président du PDCI depuis 1994, Henri Konan Bédié n’a donc jamais pu être membre de l’institution. Il ne s’est d’ailleurs jamais prévalu de cette qualité selon Me Suy Bi.
Alors comment cette lettre du 3 juillet, reconnue comme authentique par le PDCI, a-t-elle pu être rédigée et remise au Conseil constitutionnel ? Certains au sein de l’ancien parti unique évoquent une bourde.
Le Conseil constitutionnel doit se prononcer sur la validité des candidatures d’ici au 16 septembre.
Par Ousmane Diallo