RCA: Touadéra envoie à la retraite Danielle Darlan  qui s’opposait à son troisième mandat

En Centrafrique, le président, Faustin Archange Touadéra a envoyé à la retraite forcée la présidente de la Cour constitutionnelle, Danièle Darlan. Cette dernière s’opposait à son projet de révision constitutionnelle qui doit lui permettre de briguer un troisième mandat en 2026.

Il n’y aura pas de prolongement de bras de fer entre le président Touadéra et Danielle Darlan à la tête de l’État centrafricain. Le chef de l’État, Faustin Archange Touadéra a décidé de mettre à l’écart Danielle Darlan, la présidente de la cour constitutionnelle après le rejet de son projet de révision de la constitution. Dans un décret rendu public le mardi 25 octobre 2022, Touadéra a acté la mise à la retraite de Danièle Darlan en tant que professeure des universités. Un acte qui devrait entrainer la fin des fonctions de la présidente de la Cour constitutionnelle.

Selon le décret, la présidente de la Cour constitutionnelle, âgée de 72 ans, a atteint l’âge de la retraite dans l’Éducation nationale en Centrafrique. Elle est en effet issue du milieu universitaire puisqu’elle était professeure d’université avant sa désignation à la Cour constitutionnelle. Le décret du président centrafricain semble incompréhensible. Les textes de lois en vigueur en Centrafrique stipulent que les membres de la Cour constitutionnelle sont irrévocables avant la fin de leur mandat.

Notons que dans la même journée du mardi 25 octobre 2022, le gouvernement centrafricain a ordonné au doyen de la Faculté des sciences juridiques, Augustin Jérémie Doui-Wawaye, d’organiser une élection le vendredi 28 octobre 2022. Cette joute électorale doit permettre de remplacer Danièle Darlan comme représentante des enseignants du supérieur à la Cour constitutionnelle.

La mise à l’écart de la présidente Danielle Darlan est liée au rejet par la Cour constitutionnelle du projet de révision constitutionnelle de Touadéra. La Cour avait annulé des décrets créant un comité chargé de rédiger une nouvelle Constitution, sur une saisine de l’opposition. Les décrets « sont inconstitutionnels et invalidés », avait indiqué la décision rendue par la Cour. « La révision de la Constitution ne peut être opérée qu’après la mise en place du Sénat », qui n’est pas institué, soulignait la décision.

Par Thierry Wikaya

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