Tchad : Benil et Queena redonnent vie au classique « Dja Tana » de Saint Mbeté Bao

 

Un hommage vibrant et engagé à la mémoire musicale tchadienne, teinté de modernité et de passion.

Le vendredi 25 avril 2025 marque la sortie d’un titre à la fois nostalgique et audacieux : « Dja Tana », une reprise magistrale du classique du regretté Saint Mbeté Bao, réinterprétée par deux figures montantes de la scène musicale tchadienne : Benil et Queena.

« Dja Tana », qui signifie « On va se marier » en langue gambaye, est bien plus qu’un simple remake. C’est un pont entre générations, entre tradition et modernité, entre mémoire et réinvention. Saint Mbeté Bao, de son vivant, avait su captiver les cœurs avec ce morceau empreint de douceur et de détermination. Aujourd’hui, Benil et Queena reprennent le flambeau avec respect et créativité.

Une alliance artistique inédite

Benil, rappeur engagé au flow incisif, s’est fait une place dans l’univers urbain tchadien en abordant des thématiques sociales, politiques et identitaires. Queena, de son côté, est reconnue pour sa voix suave, capable de transmettre des émotions brutes avec élégance. Ensemble, ils forment un duo aussi inattendu qu’harmonieux.

Le morceau conserve l’âme de la version originale, mais se pare de sonorités actuelles : une production soignée, des arrangements subtils, et un équilibre parfait entre rap et chant. Ce « Dja Tana » 2025 fait vibrer à la fois les anciens, qui y retrouvent la signature de Saint Mbeté Bao, et les plus jeunes, séduits par l’énergie contemporaine du duo.

Un message d’amour et de résistance

Au-delà de l’aspect musical, la chanson porte un message fort. Elle raconte l’histoire d’un couple de jeunes amoureux confrontés aux doutes, aux jugements et aux pressions sociales. Leurs proches ne croient pas en la solidité de leur relation, la considérant comme un simple caprice passager. Mais loin de se laisser abattre, les deux amants s’accrochent à leur vérité. Leur amour, sincère et construit, devient un acte de résistance face aux préjugés.

Benil y dépose des vers poignants : « Ils disent que c’est pas sérieux, que c’est qu’un feu de paille / Mais nous, on bâtit un empire, brique par brique, sans faille. » Queena, elle, apporte la lumière avec un refrain touchant qui résonne comme une promesse : « Dja Tana, quoi qu’ils disent, on va se marier. »

Un clin d’œil à l’héritage culturel

Ce projet s’inscrit aussi dans une volonté affirmée de préserver et valoriser le patrimoine musical tchadien. En revisitant « Dja Tana », Benil et Queena remettent en lumière l’œuvre de Saint Mbeté Bao, figure emblématique de la musique traditionnelle moderne, disparu il y a plusieurs années mais toujours vivant dans les mémoires.

Le clip, tourné entre N’Djamena et Bébédjia, offre une esthétique simple et authentique, à l’image de la chanson. On y voit des scènes de complicité, de doutes, de conflits, mais surtout de détermination et d’amour.

Une réception prometteuse

En quelques heures, le titre a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux. Les internautes saluent la qualité de la production, la justesse de l’interprétation, mais surtout le courage artistique de s’attaquer à un monument musical. Pour beaucoup, cette reprise dépasse le cadre de la musique : elle incarne une nouvelle vague d’artistes tchadiens conscients de leur histoire et désireux de la faire résonner autrement.

Une œuvre à écouter… et à ressentir

Avec « Dja Tana », Benil et Queena signent une œuvre sensible, engagée et profondément humaine. Une chanson qui rappelle que l’amour peut être un acte de rébellion, une force capable de briser les chaînes de l’incompréhension.

Alors que les premières notes résonnent, une chose est certaine : Saint Mbeté Bao aurait été fier.

Suivez le clip « Dja Tana » via ce lien

Par Kenzo Brown 

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