Tchad : Lavage d’engins : un gagne-pain pour de nombreux diplômés sans emplois

Le métier de lavage d’engins est de plus en plus pratiqué dans la capitale tchadienne. Une activité aux pratiquants de joindre les deux bouts dans ce contexte de conjoncture économique difficile. Au quartier Walia dans la commune de 9éme arrondissement , de nombreux jeunes diplômés sans emplois et adolescents s’y adonnent.

Ces laveurs de véhicules et de motos sont souvent visibles aux abords des routes à N’djamena.

Diplômé sans emploi, ketouma Alphonse gère un lieu de lavage de motos et de véhicules. « Comme vous voyez, je suis sur le domaine de l’État. Je paie à la mairie. C’est moi qui suis le chef de lavage. Parfois, on gagne facilement des clients et parfois, c’est difficile. On gagne plus de voitures à laver que de motos. Le coût du lavage des motos est de 500fcfa et celui des véhicules, 2000cfa . Avant, c’était 1000 mais vu que ceux qui nous apportent de l’eau ont augmenté le tarif, nous aussi on a jugé nécessaire d’augmenter le montant de lavage », dit-il.

Contrairement à Mahamat sougoumi a rénové son emplacement de lavage, pour mettre ses clients à l’abris du soleil. Il ajoute que le prix de l’eau et le carburant pour alimenter le moteur leur coûte cher.

« Non seulement, nous achetons l’eau qu’on utilise par mois à 50.000fcfa où je suis abonné à proximité et l’essence, par jour je peux acheter 5 à10 litres ..ça dépend de la clientèle. C’est tout ça qui a fait qu’on a augmenté le prix car avant c’était 1000fcfa mais je ne m’en sortais pas avec le loyer de la place qui me coûte aussi 25.000fcfa le mois en plus, des matériels que nous utilisons pour laver les engins qui sont chers », explique-t-il.

Dobah est un autre laveur d’engins roulants. A la différence du premier intervenant, il travaille en pourcentage avec le propriétaire du lieu qui abrite son service.

« Les clients se font rares les jours ouvrables. Pendant ces jours, je lave 6 à 7 motos. Ce qui me fait 3000fcfa où 3500fcfa par jour. Mais les dimanches, je peux laver jusqu’à 15 ou 20 motos par jour. Après le partage de l’argent, ça peut me faire 10.000fcfa », relate-t-il.

« J’ai 13 ans, je suis au primaire. Puisque nous allons à l’école par roulement, un groupe du matin jusqu’à 12h et l’autre de 12h à 17h 30mn, donc si j’ai cours le soir, je lave des motos avant l’heure et si c’est le matin c’est ce qui m’arrange parce que là, j’ai le temps et ça trouve que les gens reviennent du service », relate-t-il.

Et de poursuivre : « Par jour, je peux gagner 2500fcfa ou 3.000. Si je galère, je peux chômer à l’école pour venir rester ici sans que ma mère ne le sache ».

Par Kenzo Brown

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