Tchad : Mawndoé secoue les consciences avec « M’boigne » un hymne puissant à l’entrepreneuriat et à la dignité par le travail

 

Dans une époque où le chômage et l’oisiveté font le lit du désespoir chez nombre de jeunes africains, Mawndoé Célestin frappe fort avec son nouveau titre « M’boigne ». Plus qu’une chanson, c’est un cri du cœur, un appel au sursaut, un manifeste musical en faveur de l’entrepreneuriat, du courage et de la responsabilisation individuelle.

Un message clair : travailler vaut mieux que critiquer

Dès les premières notes, « M’boigne » mot emprunté en ngambaye, langue locale signifiant travailler ou se battre pour s’en sortir plante le décor : il vaut mieux se battre avec dignité que rester au quartier à médire de ceux qui se lèvent tôt. Mawndoé interpelle sans détour cette frange de la jeunesse qui, au lieu de chercher des solutions concrètes, passe son temps à critiquer ceux qui réussissent, tout en vivant à leurs crochets.

« Pendant que d’autres transpirent pour avancer, toi tu te plains, tu jalouses, tu demandes de l’argent à ceux que tu critiques… », chante-t-il, avec une voix chargée d’émotion et d’exaspération lucide.

Un hymne social et éducatif

À travers ce morceau, Mawndoé ne fait pas que dénoncer, il éduque. Il valorise tous les métiers, qu’ils soient manuels, artisanaux ou commerciaux. Pour lui, il n’y a pas de « petit boulot ». L’important, c’est d’agir, de se prendre en main, de contribuer à sa société au lieu d’être un poids mort. Cette philosophie rejoint les grandes lignes du panafricanisme productif : « produire pour s’émanciper ».

 Une musique qui porte le sens

Musicalement, « M’boigne » s’inscrit dans la tradition afro-folk contemporaine propre à Mawndoé. Rythmes doux, guitare acoustique, percussions sobres, et surtout des paroles percutantes dans un français accessible, entrecoupé de termes en langue locale, donnent une profondeur à l’œuvre, en faisant une chanson populaire mais à forte portée intellectuelle et morale.

Une posture engagée

Depuis ses débuts, Mawndoé Célestin s’est imposé comme un artiste conscient, toujours prompt à utiliser sa musique pour élever le débat social. Avec « M’boigne », il continue de jouer son rôle d’artiste-éveilleur. Dans un contexte où de nombreux jeunes, déçus par l’État et les promesses politiques, sombrent dans l’immobilisme ou l’exil, Mawndoé remet au centre la culture du mérite et de l’effort.

« M’boigne » n’est pas un simple morceau de plus dans la discographie de Mawndoé Célestin. C’est une œuvre qui bouscule les consciences, qui dérange autant qu’elle inspire. Elle devrait être diffusée dans les écoles, dans les quartiers, dans les médias, tant elle transmet une vérité essentielle : le travail reste la clé de la dignité et de l’autonomie.

Et comme le chante si bien Mawndoé : « Il vaut mieux une main sale d’effort qu’une bouche propre de critiques. »

Regardez « M’boigne » via ce lien

Par Kenzo Brown

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