Tchad : PHÉNOMÈNE D’« ENLÈVEMENT DE SEXE »  : LA POLICE NATIONALE MET EN GARDE CONTRE LA JUSTICE POPULAIRE

Face à la psychose qui gagne la capitale et certaines provinces du pays à cause du phénomène dit d’« enlèvement de sexe », la Direction Générale de la Police Nationale a rompu le silence à travers un communiqué officiel. Le document, signé par le Contrôleur Général de Police Paul Manga, appelle à la retenue et condamne fermement les actes de justice populaire qui se multiplient sur fond d’accusations non vérifiées.

Depuis quelques jours, des rumeurs persistantes évoquant des cas mystérieux d’atteintes aux organes génitaux provoquent une vague de panique dans les rues de N’Djamena et d’autres localités. Des personnes accusées, souvent sans preuve tangible, sont prises à partie par des foules en colère. Certains suspects auraient été lynchés, suscitant l’inquiétude des autorités sécuritaires.

La Police nationale, tout en affirmant comprendre l’émotion et les inquiétudes des populations, rappelle que de tels actes d’agression sont contraires aux lois de la République et compromettent dangereusement la cohésion sociale. Elle exhorte les citoyens à signaler tout incident ou soupçon via les canaux officiels – commissariats de police ou autorités administratives – afin que des enquêtes légales soient menées.

Des instructions claires ont été transmises à toutes les unités territoriales pour une prise en charge sérieuse et rapide des cas signalés, affirme la police, qui se dit pleinement engagée à faire toute la lumière sur ces faits troublants.

Par ailleurs, la Direction Générale de la Police appelle les leaders communautaires, religieux et d’opinion à sensibiliser leurs bases afin d’éviter la propagation de fausses informations et de maintenir la paix sociale.

En cette période de tension, la police rappelle que seule la justice est habilitée à déterminer la culpabilité ou l’innocence des individus. Toute personne s’adonnant à des actes de violence, d’agression ou d’incitation à la haine devra en répondre devant la loi.

Un message fort en faveur du respect de l’État de droit dans un contexte où la rumeur semble parfois prendre le pas sur la raison.

Par Kenzo Brown 

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