Tchad : Ultimatum pour le départ des troupes françaises d’ici janvier 2025

Un nouveau chapitre se dessine dans les relations franco-tchadiennes alors que le gouvernement tchadien a fixé un ultimatum pour le départ des forces françaises stationnées sur son sol. Deux semaines après l’annonce de la rupture des accords de défense, N’Djamena exige le retrait des troupes françaises d’ici le 31 janvier 2025, une demande qui crée des tensions au sein des négociations en cours.

Selon des sources proches du ministère français des Armées, l’injonction officielle a été reçue ce jeudi, malgré les assessments militaires indiquant qu’un tel retrait en seulement sept semaines serait « impossible ». « Mobiliser mille soldats et déplacer une quantité importante de matériel en si peu de temps représente un défi logistique majeur », affirment des militaires français de haut rang. Ils soulignent que cette exigence pourrait surtout être interprétée comme un moyen de pression exercé par une frange radicale du pouvoir tchadien.

Les discussions entre les deux nations actuellement en cours sont qualifiées de « techniques mais constructives », selon les responsables militaires français. Ils se prononcent également pour une suite de la coopération, soulignant la « qualité du partenariat » entre les deux pays. Malgré cela, une source proche des autorités tchadiennes insiste sur l’importance d’un retrait rapide avant le début du ramadan, qui commence début février.

Les propositions de retrait se multiplient, mais la complexité logistique reste un enjeu majeur. Après le départ récent de la flotte « Det chasse » et des Mirage 2000 de la base aérienne de N’Djamena, les forces françaises basées à Faya-Largeau et à Abeché, respectivement de 50 et 100 soldats, doivent également être évacuées à partir de la semaine prochaine. Cependant, des militaires français rappellent que la distance et les routes difficiles à parcourir entre ces emprises et la capitale pourraient compliquer davantage la situation.

Bien que Paris et N’Djamena tentent de trouver un terrain d’entente, le délai imposé pourrait mettre en péril une coopération déjà fragile. Les enjeux diplomatiques et militaires se mêlent à des considérations locales, laissant présager un avenir incertain pour la présence française au Tchad et, potentiellement, dans la région du Sahel.

Par Kenzo Brown 

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