Gabon: Brice Clotaire Oligui Nguema a prêté serment comme président de transition 

 

Le Gabon vit depuis ce matin du lundi 4 septembre 2023, un jour exceptionnel et historique avec l’investiture du général Brice Clotaire Oligui Nguema comme président de transition du pays . À la tête du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) aux commandes du pays depuis le 30 août dernier, l’officier supérieur a pris officiellement fonction ce jour au cours d’une audience solennelle tenue au Palais du bord de mer à Libreville.

Investiture du Général Brice Clotaire Oligui Nguema à la Présidence du Comité de la Transition et la Restauration des Institutions devant la Cour constitutionnelle sans la présidente de cette institution.

Cinq jours après le coup d’État qui a mis fin au règne de la famille Bongo au Gabon, le chef de la Garde républicaine, le GBR, Brice Clothaire Oligui Nguema qui a renversé Ali Bongo Ondimba, a prêté serment ce lundi 4 septembre 2023 en tant que « président de transition » mais sans la présidente de cette institution, Marie-Madeleine Mbourantsuo.

La prestation de serment, une cérémonie ouverte au public, à eu lieu au Palais du bord de mer à Libreville. Plusieurs personnalités publiques comme civiles du pays ainsi que des anciens membres et ministres du gouvernement d’avant le punch ont assistées à l’investiture de Brice Clotaire Oligui Nguema comme président d’une « transition » dont la durée n’a pas été fixée. Parmi les officiels qui sont présents, on peut distinguer des cadres du Parti de l’ex président Ali Bongo Ondimba et aussi des membres de l’opposition.

Le nouvel homme fort du pays qui dit lundi « étonné » de la condamnation du coup d’Etat par « les institutions internationales », estimant que les militaires ont agi pour éviter une « effusion de sang », a promis d’installer des « institutions plus démocratiques » avant des « élections libres ».

« Notre étonnement est grand quand on entend certaines institutions internationales condamner l’acte posé par des soldats qui n’ont fait que respecter leur serment sous le drapeau : sauver la patrie au péril de leur vie » a laissé entendre le Général Brice Oligui Nguema.

« Je jure devant Dieu et le peuple gabonais de préserver en toute fidélité le régime républicain », « de préserver les acquis de la démocratie », a déclaré devant des juges de la Cour constitutionnelle le général de brigade en costume d’apparat rouge de la Garde républicaine (GR). Le général a également promis ce lundi des « élections libres » et « transparentes » à l’issue de la période de transition et s’est engagé à amnistier les « prisonniers d’opinion ».

« J’instruis le futur gouvernement » qui sera nommé « à réfléchir sur les mécanismes visant à amnistier les prisonniers d’opinion » et « faciliter le retour de tous les exilés », a-t-il déclaré dans son discours d’investiture.

En prenant le pouvoir, les militaires ont dissout toutes les institutions, dont cette cour. Sa présidente, Mme Marie-Madeleine Mbourantsuo a d’ailleurs été arrêtée et placée en résidence surveillée. Et pour que la prestation de serment de Brice Clotaire Oligui Nguema soit possible, les nouveaux dirigeants du pays ont décidés de remettre provisoirement la Cour constitutionnelle en fonction.

Il a sollicité la participation de toutes les « forces vives de la Nation » pour élaborer une « nouvelle constitution », « qui sera adoptée par référendum », « pour des « institutions plus respectueuses des droits humains et de la démocratie ». Au terme de ce processus, « nous entendons remettre le pouvoir aux civils en organisant des élections libres, transparentes et crédibles », a-t-il annoncé dans un discours, après avoir prêté serment à la présidence de la République devant des juges de la Cour constitutionnelle sortante.

Après la cérémonie de prestation de serment, s’en est suivie une parade militaire sur l’esplanade de la mosquée Hassan II , où s’est rassemblée une foule de gabonaises et gabonais venues de presque tous les coins du pays pour être témoin de cette évènement.

Il faut noter qu’au lendemain du coup d’État qui a mis fin au règne de la famille Bongo au Gabon, le Général de Brigade Brice Oligui Nguema a échangé avec les forces vives de la Nation : les clergés, les chefs d’entreprise, les syndicats, la société civile, les ONG, les diplomates, les journalistes(…) Il a eu des consultations avec les responsables des formations politiques de la majorité et de l’opposition.

La famille Bongo dirigeait sans partage depuis plus de 55 ans le Gabon, un petit État d’Afrique centrale, parmi les plus riches du continent grâce à son pétrole. Sa richesse était toutefois accaparée par une élite accusée de « corruption » « massive » et de « mauvaise gouvernance ».

Par Jérôme Wailifu 

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