Libye : Le fils de Mouammar Kadhafi va finalement pouvoir se présenter à l’élection présidentielle
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En Libye, apparemment, Saïf al-Islam est déterminé comme jamais. Le jeune veut emboîter les pas de son père, l’ex-dictateur Mouammar Kadhafi. La raison, il va finalement pouvoir se présenter à l’élection présidentielle prévue le 24 décembre.
Jeudi, la Cour d’appel de Sebha, dans le sud du pays, a ordonné le rétablissement de Saïf al-Islam Kadhafi comme candidat. Il avait fait appel un peu plus tôt dans la journée après le rejet de sa candidature par la Haute commission électorale fin novembre.
Seïf al-Islam Kadhafi et le maréchal Khalifa Haftar
C’est déjà un pas vers l’avant pour le fils de Kadhafi. Fin novembre, l’autorité électorale a rejeté 25 candidatures dont la sienne pour non-conformité avec la loi électorale car elle stipule qu’un candidat doit présenter un extrait de casier judiciaire vierge.
Des partisans de l’homme fort de l’Est, Khalifa Haftar, lui-même candidat à la présidentielle, ont bloqué depuis une semaine l’accès au tribunal, suscitant «une grande inquiétude» chez le gouvernement intérimaire. Ces hommes armés se sont finalement retirés jeudi du périmètre du tribunal, permettant aux trois magistrats et à l’avocat de Seif al-Islam d’entrer dans le bâtiment.
Mardi, la commission judiciaire chargée d’examiner son recours avait annoncé le report sine die de ses conclusions, en raison de ces incidents. La veille, plusieurs dizaines de personnes avaient manifesté à Sebha dans un climat de tensions pour dénoncer cette «atteinte au travail de la justice».
La Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul) avait pour sa part déclaré «suivre avec une grande inquiétude la fermeture continue de la cour d’appel de Sebha», où des juges ont été «empêchés physiquement d’exercer leurs fonctions, entravant directement le processus électoral».
Pour information, Seif al-Islam Kadhafi, 49 ans, a été condamné à mort en 2015 à l’issue d’un procès expéditif, avant de bénéficier d’une amnistie. Disparu de la vie publique, il avait déposé sa candidature mi-novembre, misant sur le soutien des nostalgiques de l’ancien régime déçus par une interminable transition politique sur fond de chaos.
Par Issa Abdou