Cameroun : Abakar Ahamat, ancien gouverneur des régions et écrivain camerounais, désavoue les autorités administratives véreuses

Son ouvrage intitulé « Un administratif si vil », décrit les attitudes inappropriées de certains sous-préfets, préfets, gouverneurs des régions et chefs de départements ministériels, en rapport aux manœuvres visant à entretenir et à faire perdurer la corruption, les détournements de fonds publics, le népotisme, le favoritisme, etc. Dans le même sillage de la sa pensée, l’écrivain regrette ces égards de comportements qui conduisent des responsables de l’administration derrière les barreaux. Il est administrateur civil principal à la retraire et ancien gouverneur des régions. Ses publications portent sur la mal gouvernance et les abus d’autorité.
État des lieux d’une administration perfide
C’est un secret de polichinelle. Les garants de l’administration camerounaise sont les principaux acteurs régulièrement cités dans les faits de corruption, de clientélisme, de réseau d’argent illicite, de trafic d’influence. Grâce à leurs positions de pouvoir, ils torpillent les initiatives pour la satisfaction de leurs intérêts personnels. Leurs caractères narcissiques font l’objet de la parution d’Abakar Ahamat. « Trop d’administrateurs se laissent aller à des facilités et à des compromissions qui font que, les gens sont convaincus qu’ils ne sont pas des administrateurs civils mais des administrateurs si vils », écrit-il pour exprimer à quel point l’administration du pays est infectée des « écarts de la norme » et de « la normalisation des écarts », un concept idéologique magistralement développé par le philosophique Hubert Mono Ndjana, lorsqu’il présente la gouvernance de l’État à partir de ses carences.
La prison- une fin malheureuse pour quelques administrateurs véreux
« Très longtemps exposés sous les projecteurs à des postes de premier plan, certains ont fini par se croire infaillibles, irréprochables et donc intouchables », mentionne l’auteur. Le zèle et la démesure caractérisent leur « insatiable voracité, inqualifiable boulimie financière, goût immodéré du luxe », rajoute-il. Toutefois, malgré la suffisance et le peu de rassurance, bon nombre de ces hauts fonctionnaires dont les actions sont dénoncées dans l’ouvrage, se sont retrouvés derrière les barreaux. « Il est inconcevable qu’un administrateur civil se retrouve en prison pour corruption et détournement des fonds public ». Il regrette cette situation et exhorte l’État à la « rigueur » dans la désignation et le contrôle des administrations. Son livre est d’actualité.
Par William Omer Tchuisseu

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