Maroc : Deux morts et plus de 400 arrestations lors des manifestations du collectif « GenZ 212 »

 

Le Maroc a été secoué mercredi soir par une vague de manifestations d’une rare intensité, menées par le collectif « GenZ 212 », un mouvement de jeunes réclamant des réformes sociales et économiques profondes. Ces protestations, qui ont dégénéré dans plusieurs villes du royaume, ont fait deux morts et plus de 400 arrestations, selon les autorités marocaines.

Les affrontements les plus violents ont éclaté dans le sud du pays, où un groupe de manifestants a tenté de prendre d’assaut un poste de gendarmerie. D’après un communiqué du ministère de l’Intérieur, les assaillants, munis de couteaux et d’objets contondants, auraient cherché à s’emparer d’armes et de munitions. Les forces de l’ordre ont alors répliqué par des tirs de légitime défense, causant la mort de deux personnes.

Le bilan humain est lourd : près de 300 blessés ont été recensés, dont 263 parmi les forces de sécurité et 23 du côté des manifestants. De nombreux dégâts matériels ont également été signalés : 142 véhicules de police et 20 voitures privées incendiés, ainsi que des commerces, banques et bâtiments administratifs saccagés, notamment dans les villes d’Inzegane et Oujda.

Le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Rachid El Khalfi, a promis une réponse judiciaire ferme. « Toutes les personnes reconnues coupables d’actes illégaux feront l’objet de sanctions rigoureuses », a-t-il déclaré, précisant que 193 personnes ont déjà été déférées devant la justice. D’autres comparutions sont attendues dans les jours à venir.

Malgré la répression, la mobilisation du collectif GenZ 212 ne faiblit pas. Le mouvement, composé en grande partie de jeunes diplômés sans emploi, dénonce la cherté de la vie, la crise du système éducatif et la détérioration des services publics, notamment dans le secteur de la santé.

Ces événements traduisent un profond malaise social au sein de la jeunesse marocaine, confrontée à un chômage persistant et à un sentiment d’exclusion. Les observateurs craignent une escalade des tensions si le gouvernement n’ouvre pas rapidement un dialogue constructif avec les représentants du collectif.

Par Issa Abdou 

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