RDC : des dirigeants du parti de l’ancien président Kabila convoqués par la justice militaire
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Une convocation sans motif explicite a visé hier plusieurs figures clés du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), formation politique de l’ex-président Joseph Kabila. Parmi eux, Aubin Minaku, vice-président du parti, Ramazani Shadary, secrétaire permanent, son adjoint Ferdinand Kambere, ainsi qu’une dizaine d’autres cadres, ont été sommés de se présenter devant le parquet militaire supérieur de Kinshasa-Gombe. Selon une source proche du dossier, ils devaient « apporter des éclaircissements » dans une enquête non détaillée par les autorités.
Accusations et déni autour du soutien au M23
Cette démarche judiciaire intervient dans un contexte tendu, où Joseph Kabila est soupçonné par le pouvoir en place d’appuyer les rebelles du M23. Ce groupe armé a pris le contrôle temporaire de Goma et Bukavu, dans l’est du pays, début 2024. Le PPRD rejette fermement ces allégations, qualifiant ces convocations de « manœuvre politique » visant à discréditer l’opposition. « Le régime de Félix Tshisekedi cherche des coupables imaginaires pour masquer son incapacité à gouverner », a déclaré un membre du parti sous anonymat.
Le PPRD défend son bilan et son engagement républicain
Les cadres du parti soulignent leur attachement aux institutions et rappellent leur gestion passée. « Sous notre gouvernance, l’armée congolaise figurait parmi les plus structurées d’Afrique, et les fonctionnaires étaient payés régulièrement. Aujourd’hui, ces acquis s’effritent », a-t-il ajouté. François Nzekuye, autre responsable du PPRD, insiste sur leur légalisme : « Nous condamnons toute forme d’insurrection. Ces accusations sont infondées et visent à affaiblir la principale force d’opposition. »
Un climat politique délétère
Alors que Kinshasa accuse Kabila de collusion avec les rebelles, le PPRD dénonce une dérive autoritaire. « Le peuple comprend que ce pouvoir préfère la persécution politique à la résolution des vrais défis sécuritaires et économiques », a martelé un porte-parole. Cette affaire s’ajoute aux tensions persistantes dans l’est du pays, où les conflits armés continuent de menacer la stabilité nationale.
La suite des événements dépendra des prochaines étapes judiciaires, tandis que l’opposition appelle à une mobilisation pacifique pour défendre « les droits démocratiques ».
Par Jérôme Wailifu