Tchad: Inondations : l’ONAT et le collectif des acteurs urbains expliquent les raisons et proposent un mémorandum au gouvernement

Face aux inondations, l’Ordre National des architectes du Tchad (ONAT) et le collectif des acteurs de la ville sur l’inondation à savoir: Urbanistes, ingénieurs, géographes, topographes, gestionnaires urbains, sociologues, juristes et historiens se sont réunis en journée de réflexion le 29 Août dernier puis proposent un mémorandum pour sauver N’Djaména.

L »ONAT et le collectif des acteurs urbains ont constaté la récurrence des inondations, ces dernières années dans la ville de N’Djamena, entraînant de lourdes pertes en vies humaines et causant de dégâts matériels considérables ; l’absence des attributions dévolues aux institutions de l’Etat met en mal la question de la prise en charge de l’assainissement de la ville ; l’émergence, sans encadrement technique, des initiatives locales des populations face aux problèmes d’inondations.

Partant de ce constat l’ONAT et le collectif des acteurs urbains décident de proposer un mémorandum techniques d’urgence,de court terme et long terme à cette situation, en complément aux initiatives déjà entamées par les pouvoirs publics. Il s’agit entre autres de la multiplication des stations de pompages pour évacuer les eaux vers le fleuve Chari où les bassins en périphérie de la ville ; l’implication des entreprises de construction, les partenaires techniques au développement et les volontaires dans le curage et le dragage des caniveaux pour évacuer certains bassins et toutes zones de rétention d’eau de la ville ; l’identification des zones non atteintes et proposer des logements d’urgence, constitués de tentes ou d’abris à la base de containers aménagés pour accueillir les familles touchées.

l’ONAT et le collectif des acteurs urbains ont organisé une journée de réflexion le 29 août dernier au sein de l’Ecole Nationale Supérieure des Travaux Publics (ENSTP), a la sortie de cette journée un mémorandum a été présenté comme contribution des ces acteurs dans la stratégie globale de résilience face aux inondations.

Pour cette plateforme, sortir N’Djamena de l’eau est une entreprise, certes difficile, mais pas impossible car, soutient- elle, lorsque la technique se met au service de la politique et porte le cri des cœurs des populations, les catastrophes reculent.

Voici quelques propositions du mémorandum de l’ordre national des architectes du Tchad et du collectif des acteurs de la ville sur les inondations.

1. Mettre les professionnels du domaine de la construction et les différents acteurs urbains au centre de la planification et de la gouvernance urbaine pour un développement urbain ordonné et durable ;
2. Mettre en place un urbanisme spécifique et anticipatif qui tiennent compte d’une part des spécifiés de notre processuce d’urbanisation et d’autre part prévoir l’évolution de la ville sur une période asse longue à travers un planification urbaine stratégique ;
3. Eriger en loi les documents d’urbanisme donnants les grandes orientations de l’évolution de nos villes tel que les schémas directeurs d’aménagement d’urbanisme(SDAU) pour permettre leur mise en œuvre effectif et l’avènement des villes structurés et ordonnés
4. Doter la ville de Ndjamena d’un nouveau schéma directeur d’assainissement à long terme pour sortir du cycle des progrès ponctuels à faible impact et coordonner les actions des agence d’aide au développement dans les sens de sa mise en œuvre effectif ;
5. Prendre en compte la pauvreté comme composante fondamentale dans l’aménagement de nos villes et mettre en place une politique d’accès au logement de masse.,
6. Relayer l’urgence de produire et de faire respecter un code de la construction et un code d’urbanisme et la nécessité d’adopter les décrets d’application et textes régissant le secteur de l’habitat et celui de l’urbanisme
7. Programmer la révision de tous les documents de planification urbaine afin d’y intégrer les dimensions des changements climatiques et de la résilience urbaine.,
8. Endiguer le problème de détournement des affectations des sols, favorise par le principe d’un urbanisme du laissez faire et celui de l’inapplication des textes.,
9. Combattre le phénomène d’étalement urbain en délimitant clairement les limites de ville et densifier les ilots existants.,
10. Appréhender l’urgence de créer une agence des travaux public avec des attributions précises qui aura en charge la planification urbaine et la gestion de la ville.,
11. Mettre en évidence la nécessite d’une main d’œuvre locale qualifiée et l’utilisation des ressources et matériaux locaux, pour l’avènement d’une urbanisation résiliente et pérenne.,
12. Reconsidérer les secteurs de l’habitat et celui de l’aménagement dans les priorités du gouvernement, car ayant une répercussion directe sur la sante, l’économie, le bienêtre de la population et la sécurité publique.,
13. Souligner la nécessité d’un plan financier spécifique, dédié a la mobilisation de capitaux capables de sous tendre une politique d’urbanisation d’envergure.

Par Kenzo Brown

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