Tchad : Recul du FACT, un coup dur pour les rebelles 

 

Multiplication des coups durs pour les rebelles du FACT, dont un millier viendrait de rejoindre le gouvernement.
Mahamat Bahr Bechir Kindji, secrétaire général adjoint du FACT (Front pour l’alternance et la concorde au Tchad), a en effet annoncé le 11 novembre dernier son ralliement au gouvernement de transition avec un millier d’hommes à ses côtés, accompagnés de leurs armes et équipements. Toutefois, le FACT a annoncé quelques jours après qu’ils ne seraient en fait qu’une cinquantaine ; et a dénoncé une tentative de déstabilisation présumément menée par N’Djamena qui « a échoué ».
Pour autant, les coups durs se sont multipliés ces derniers temps pour la rébellion dirigée par Mahamat Mahadi Ali, absent du territoire tchadien depuis 2 ans. Le FACT a tout d’abord été fragilisé début octobre dernier par l’arrestation (passée plutôt inaperçue) de son chef d’Etat-major général, Tahir Wodji, alors qu’il se trouvait à Sebha dans le sud libyen. Arrêté par de présumés affiliés au Général Khalifa Haftar, il a finalement été livré aux autorités tchadiennes, avant d’être libéré en contrepartie de la mise en cause de plusieurs responsables du mouvement rebelle.
A la mi-octobre, le FACT a également subi de nombreuses pertes humaines et matérielles à la suite de bombardements aériens menés par les autorités de transition dans le sud libyen, causant plusieurs morts à la date du 16 octobre. Le 17 octobre et en réaction à ces incidents, le gouvernement libyen a posé un ultimatum aux leaders de la rébellion afin qu’ils quittent le pays, et ce en raison de l’aggravation sécuritaire constatée et nourrie par leurs actions dans le sud de la Libye. Acculé, le FACT n’a eu d’autre choix que de se replier vers un « no man’s land » localisé à cheval sur le Tchad, le Niger, l’Algérie et la Libye au niveau de leur frontière commune, zone de non droit et point de passage montagneux communément appelé la passe de Salvador que personne ne contrôle.
Pour rappel, le dernier véritable affrontement entre le groupe rebelle et les autorités de transition remonte il y a environ 3 mois. Avec la multiplication de ces coups du sort, et notamment son départ obligé du sud de la Libye, le FACT se retrouve désormais soumis à la pression du pouvoir tchadien de transition mais également à la pression militaire de la Libye. Ces récents développements vont vraisemblablement tendre à la fragilisation du groupe ; et alors que le sud-libyen lui servait de base arrière depuis près de 10 ans pour ses incursions armées au Tchad.

Par Kenzo Brown 

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