Afrique:  Entre parfums, santé et reforestation, les défis des produits dermo-cosmétiques Made in Africa

Très utilisé dans le département du mayo louti, le Neem apparait, comme une source d’activité génératrice de revenus chez les femmes après l’agriculture dans ce département. Le Neem apparait
comme une solution adéquate, mais aussi adapté pour les femmes afin d’améliorer leurs conditions de vie et celle de leurs progénitures dans ce département de l’Extrême-nord du Cameroun.

Les vertus du Neem

Le Neem ou le margousier (Azadirachta indica A. Juss) est une essence de la famille des Méliacées originaire d’Inde orientale (Bélanger et al., 2005). Azadirachta indica est devenu en quelques années un élément marquant du paysage agraire de la zone soudano sahélienne (Yélémou, 1993). Le neem
(Azadirachta indica A. Juss.) connaît de nombreuses utilisations aussi bien en Asie qu’en Afrique où elle a été introduite (Bellefontaine, 1992). Très utilisé en pharmacopée, le Neem est considéré parmi les plantes majeures de la pharmacopée. Du fait de ses propriétés anti-inflammatoires, antidiabétiques,
détoxiquâtes, immunostimulantes, antivirales, antipaludéennes pour ne citer que celles-là, le Neem aide dans le traitement du diabète, du sida, du cancer, des maladies cardiaques, de l’herpès, des allergies, des ulcères, de l’hépatite et de plusieurs autres maladies.

Les feuilles de Neem ont des propriétés antifongiques et antibactériennes qui aident à lutter contre les infections de la peau, telles que l’acné, le psoriasis, la gale, l’eczéma, etc. Par ailleurs, les extraits de neem sont considérés comme des bio pesticides à large spectre d’action contre les ravageurs et pathogènes des cultures (Akhtar, 2000; Ermel et al., 2002). Ils sont rapidement biodégradables et à faible risque de toxicité pour les mammifères et organismes bénéfiques (Ruch et al., 1997; Schmutterer 1997; Aliakbarpour et al., 2011). Sur le plan écologique, le Neem peut se développer sur de nombreux
types de sols, mais il est mieux adapté aux sols bien drainés et sableux (Schmutterer, 1995). Toutefois, il meurt rapidement si le site est saturé d’eau (National Research Council, 1992).

Un allié de la reforestation

Le Neem à cause de sa rusticité et de sa plasticité, a été très utilisé pour la reforestation des zones sèches et dans les travaux de restauration des sols selon le Centre Technique Forestier Tropical (1988). L’importance de cette espèce exotique devenue spontanée dans des régions Soudano sahéliennes (Ganaba, 1996) pour l’homme et son environnement n’est plus à démontrer. La réussite des reboisements à base d’une essence donnée nécessite une connaissance approfondie de la physiologie du matériel végétal utilisé.

Au Cameroun, plusieurs espèces végétales jouent un rôle socio économique important en fournissant
des produits alimentaires, cosmétiques et médicinaux (FAO, 2001). Du fait de son importance pour les populations locales, Azadirachta indica, a déjà fait l’objet de nombreux travaux de recherche qui se
sont intéressés à des aspects variés de son utilisation et de son écologie. Cependant, en dépit de la bibliographie importante sur les travaux réalisés sur cet arbre, tous les usages de cette essence sont encore mal connus. Les compositions chimiques des graines de neem, les caractéristiques de ses huiles
et des autres constituants restent à bien déterminer.

Les murmures de la nature au contact des technologies les plus récentes

Par ailleurs, les technologies adaptées permettant la production directe de bio pesticide ou de matière première capables d’être utilisées par l’industrie phytosanitaire, n’ont pas été suffisamment inventoriées. Sur le plan écologique, en dépit de toutes ses potentialités économiques, les caractéristiques structurales et dendrométriques du Neem dans les jachères sont encore peu connues.

Par ailleurs, en dépit de l’installation des machines d’extractions par la GIZ dans la commune de figuil et mayo-oulo pour la production d’huiles de neem, sa production reste très insignifiante pour la population du mayo-louti qui ne tirent pas assez de profit de l’exploitation des sous-produits de cette essence. D’autre part, cette huile est très peu connue dans le sud du Cameroun où un programme de sensibilisation et présentation des vertus dans une foire semblerait être très nécessaire pour évacuer les stocks d’huile auprès de ses femmes. Cette situation a pour conséquence de réduire la valorisation de l’essence et de limiter son implication dans la recherche de solutions pour la sécurité alimentaire
ainsi que la durabilité environnementale.

Les chaines de productions du Neem restent encore archaïques

L’activité de valorisation du Neem est pratiquée à 90% par les femmes de ce département au Cameroun, mais leur production reste encore très traditionnelle. La première étape consiste à collecte les graines qui tombent sous l’arbre pendant la saison sèche ; les femmes des GIC, les vieilles mamans et les jeunes adolescentes qui collectent sont rémunérées en contre-partie par des sommes d’argent
très insignifiantes.

La deuxième étape consiste à faire le tri et à vanner le fruit tombé au sol ; après cette étape il faut laver le fruit et le faire sécher. Apres séchage du fruit, il faut écraser à la pierre pour le dépulper et ensuite le passer dans le mortier pour le rendre en poudre pour mieux extraire ; la phase d’extraction se fait en ajoutant de l’eau ou de l’huile d’arachide pour avoir assez d’huile.

Les conséquences de la production archaïques

Le Neem regorge beaucoup de vertus mais s’il est produit de façon archaïque il perd nécessairement ses vertus au moins de 50%.

Les femmes de ce département ont des revenus très insignifiants pour se procurer des machines telles que la décortiqueuse et une machine qui presse à froid dont le coût est excessivement cher. Leur production devient alors d’une part très pénible et aussi le produit final ne regorge plus toutes ses vertus.

Par MAWE MOUMBE Cécile epse NZODA et Kevin LOGNONÉ

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